Participation de l’Algérie à la table ronde de Genève : le jeu trouble de RFI
Par Karim B. – Radio France International (RFI), dont la correspondante marocaine à Rabat commente les négociations qui ont cours actuellement à Genève entre le Maroc et le Front Polisario, implique insidieusement l’Algérie dans ces pourparlers comme une partie prenante dans le conflit qui oppose les deux belligérants.
Le média français, dont on ne sait pas si ses responsables de la rédaction sont conscients ou pas de cette dérive de leur journaliste locale, se rend ainsi coupable d’une désinformation qui abonde dans le sens de la volonté du Makhzen de faire de l’Algérie son interlocuteur principal dans le dossier du Sahara Occidental, en écartant le Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui.
Plus grave, la correspondante marocaine de la Radio publique française laisse entendre que l’Algérie aurait «cédé aux conditions marocaines» pour participer à la table ronde qui se tient à Genève sous l’égide de l’organisation des Nations unies, représentée par l’envoyé personnel de son secrétaire général, Horst Köhler.
Les médias français n’ont jamais caché leur penchant pour le régime monarchique de Rabat dont ils couvrent les frasques et les abus, jusqu’à imposer un blackout total sur les événements qui secouent le nord du Maroc depuis plusieurs mois. Le Makhzen compte un nombre incalculable de journalistes travaillant dans les journaux, télévisions et radios français qui roulent pour la famille prédatrice, protégée par l’Elysée, qui continue de considérer le Maroc comme son protectorat.
Le Makhzen rémunère également des députés et des eurodéputés dans le but d’influencer les décisions politiques en France et au sein de l’Union européenne dans le sens des intérêts du régime répressif de Rabat. De même, des ministres d’origine marocaine roulent pour Mohammed VI auquel ils font acte d’allégeance, tout en occupant de hauts postes de responsabilité dans les rouages de l’Etat français. Une situation qui pousse les Français à s’interroger sur cette aberration dont le summum a été atteint avec l’affaire Alexandre Benalla.
K. B.
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