Escalade des Gilets jaunes en France : un vent de panique souffle sur Paris
Par R. Mahmoudi – Grand moment de panique à Paris, à la veille des manifestations prévues ce samedi à travers toute la France, où tous les observateurs redoutent une escalade sans précédent qui risque de mener vers l’inconnu.
Le Premier ministre, Edouard Philipe, a annoncé, jeudi, le déploiement de 89 000 policiers à travers tout le territoire français, dont 8 000 à Paris. Des voix s’élèvent pour mettre en garde contre l’intrusion de groupes d’«extrémistes» et de «jeunes de cités» dans ces nouvelles manifestations, alors que la classe politique et les syndicats multiplient les appels au calme mais semblent tout à fait inaudibles face au grondement de la rue.
Comment expliquer ce durcissement «inexorable» du mouvement de contestation mené par les Gilets jaunes malgré toutes les mesures et les concessions annoncées par le gouvernement ? Telle est l’interrogation qui taraude en ce moment les analystes et les politiques français.
L’ancien chef du Parti socialiste Benoit Hamon n’hésite pas à trouver des similitudes entre le mouvement des Gilets jaunes et le «printemps arabe». Dans un entretien au quotidien Le Monde, paru jeudi, il qualifie ce mouvement social de «convulsion profonde de la société française», tout en prévenant que les Français étaient «sur une ligne de crête». «Le débouché peut être positif, avec des droits pour tous, une vie meilleure. Mais cela peut être aussi un débouché autoritaire, avec moins de libertés publiques», avertit-il.
Se démarquant de la classe dirigeante, l’ex-candidat du PS à la présidentielle de 2017 se dit fasciné par «la tétanie et la peur d’une grande partie des élites politiques» par rapport à ce mouvement social.
Même ton chez l’ex-chef d’Etat socialiste François Hollande, qui, tout en cherchant à régler leurs comptes à ses adversaires politiques, redoute un glissement dangereux. «Dans la période si grave que traverse la France, écrit-il dans un tweet, j’appelle chacun à la mesure et au refus de toutes les formes de violences. Elles engendreraient les pires dérives dont la République serait la première victime.»
R. M.
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