Présidentielle 2019 : que cache la manœuvre du tandem Mokri et Ghoul ?
Par R. Mahmoudi – Après avoir plaidé, pendant des mois, pour une «candidature consensuelle» à la présidentielle de 2019, tout en s’opposant fermement à un cinquième mandat pour le président sortant, le MSP d’Abderrazak Mokri change de cap, en disant accepter l’appel formulé par Amar Ghoul pour une «conférence nationale» dont le principal objectif serait de cautionner «une prolongation» de l’actuel mandat du président de la République.
Abderrazak Mokri, dans sa conférence de presse de vendredi, a reformulé cette initiative, en appelant, lui, à un report du scrutin pour une période qu’il ne fixe pas, mais qui ne saurait être qu’indéterminée. Son argument est que le pouvoir en place n’a pas encore trouvé de candidat consensuel en son sein, et qu’il faudrait ainsi l’aider à en trouver un qui soit, à ses yeux, digne de prétendre à la magistrature suprême et qui puisse garantir l’équilibre entre les différents clans qui le composent.
Que peut signifier cette soudaine mansuétude envers le pouvoir de la part de Mokri ? Cherche-t-il à soutenir une aile ou un candidat potentiel bien déterminé au sein du pouvoir dans ces luttes internes qui s’aiguisent à l’approche de la date des élections ? N’est-ce pas l’option que défend son ancien compère, Amar Ghaoul, en suggérant indirectement le report des élections, dans le cas où celle du cinquième mandat ne serait pas viable ?
Mokri fait allusion à cette perspective, en déclarant, lors de la même conférence de presse : «Il y a des parties au pouvoir qui veulent accaparer la présidence de la République par des moyens antidémocratiques. Nous disons aux Algériens que nous craignons que la présidence ne soit dominée par une personnalité hégémonique qui arrivera (au pouvoir, ndlr) par la contrainte et la fraude. C’est pourquoi nous militons pour obtenir plus de garanties pour une concurrence loyale.»
Le chef du MSP vise-t-il, ici, Ahmed Ouyahia dont le nom circule avec de plus en d’instance comme le potentiel successeur du Président sortant et en défrise plus d’un chez les islamistes ?
R. M.
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