Elena Valenciano et Pierre Moscovici : deux larbins à la solde de Mohammed VI
Par Tarek B. – Dernière ligne droite pour les fossoyeurs de la légalité internationale à la solde du Makhzen. La vice-présidente du groupe socialiste au Parlement européen, l’Espagnole Elena Valenciano, et le Commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici, accentuent leurs pressions sur les parlementaires européens, pour un passage en force lors du vote sur l’amendement de l’accord agricole UE-Maroc, prévu lundi prochain à la Commission du commerce internationale (INTA) du Parlement européen.
Dans cette mise en scène, chacun privilégie ses ambitions personnelles pour transgresser les jugements émis par le Cour de justice de l’UE. Répudiée au sein de sa formation politique en Espagne (PSOE) depuis l’arrivée à sa tête de Perdro Sanchez, l’eurodéputée Elena Valenciano mise sur la violation du droit international au profit de ses maîtres à Rabat, en tentant obstinément de rallier ses pairs socialistes à sa mauvaise cause, histoire de se refaire une virginité sur le dos du peuple sahraoui après sa cinglante débâcle de mars dernier, lorsqu’elle avait échoué à prendre la tête du groupe des socialistes et démocrates (S&D) au sein de l’hémicycle européen, en remplacement de l’Italien Gianni Pittella.
«Elle est l’architecte qui dirige le nouveau lobby pro-marocain au sein du Parlement européen», a indiqué dans un récent article El Confidencial Saharaui, précisant que «la socialiste espagnole dirige toutes les opérations dans les couloirs du Parlement européen pour voter en faveur de l’accord UE-Maroc qui inclut les territoires sahraouis». «Valenciano représente une menace claire pour la légalité internationale au sein de l’Union européenne, car elle travaille pour un lobby pro-marocain non enregistré». est-il précisé.
Cette agitation cache un péril en la demeure, car les parrains d’Elena Valenciano sont conscients du risque encouru depuis que plusieurs eurodéputés socialistes se sont récemment exprimés en défaveur de la conclusion de cet accord. Le président du groupe socialiste, l’Allemand Udo Bullmann, a même invité le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh, à un entretien bilatéral et à s’exprimer devant le groupe S&D à Strasbourg, le 14 novembre dernier, suscitant la panique du Makhzen et le mécontentement des lobbyistes pro-marocains au sein du groupe.
Dans cette course au lobbying, le commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici, fait pire depuis qu’il a troqué cette casquette pour celle de militant socialiste pro-marocain dans les couloirs du Parlement européen, allant même jusqu’à exercer personnellement des pressions sur la président de la commission du Commerce international (INTA), l’Allemand Bernd Lange, ainsi que sur d’autres députés socialistes, pour «arracher» coûte que coûte un vote favorable à ses parrains marocains.
Il s’était déjà distingué, bien avant, par sa position, pour le moins très partiale, lors d’un échange de vues avec les eurodéputés de la commission INTA, le 29 août dernier, ainsi que dans une lettre adressée aux commissions des Affaires étrangères (AFET) et INTA, le 20 juin dernier. Il faut dire que dans sa basse besogne, le commissaire français part avec le confort d’avoir sous sa coupe directe la direction compétente pour la négociation du nouvel accord avec Rabat, à savoir TAXUD, la Direction générale de la fiscalité et de l’union douanière. Aussi, et dans le cadre d’une répartition des rôles, il peut aussi compter sur le travail de sape de ses compères français, comme Gilles Pargneaux et Patricia Lalonde, pris en flagrant délit dans la récente affaire de violation du code de conduite du Parlement européen et de conflit d’intérêts, révélée au grand jour par EuObserver avec des preuves d’appartenance à la fondation pro-marocaine EuromedA, qui n’est que la partie émergée de l’iceberg.
De son côté, l’Espagne dont la responsabilité historique, politique et morale dans le conflit au Sahara Occidental est avérée – étant entendu que du point de vue du droit international, ce pays est toujours la puissance administrante de ce territoire non autonome –, met tout son poids pour la reconduction des accords avec le Maroc, du fait d’intérêts mercantiles – plus de 80% de la flotte de l’UE qui pille les ressources halieutiques du Sahara Occidental est espagnole – et d’une réceptivité zélée au chantage exercé par Rabat sur la question migratoire.
C’est dans cette optique, d’ailleurs, que le ministre de l’Agriculture et de la Pêche espagnol, ex-ambassadeur d’Espagne au Maroc, faut-il le rappeler, Luis Planas, s’est déplacé récemment au siège du Parlement européen à Strasbourg pour prêcher les bienfaits de la reconduction dudit accord de pêche.
K. B.
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