Il n’ira pas au sommet de Riyad du CCG : l’émir du Qatar nargue l’Arabie Saoudite
Par Sadek Sahraoui – L’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, ne participera pas au 39e sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, a déclaré la presse turque citant une source qatarie.
«Cheikh Tamim ne participera pas au sommet du Golfe prévu à Riyad ce dimanche 9 décembre. La délégation qatarie sera dirigée par un haut responsable», a déclaré ce responsable sans donner de détails.
L’émir a reçu, mercredi 5 décembre, selon l’agence nationale qatari QNA, «une invitation de la part du roi d’Arabie Saoudite», le roi Salmane, pour le sommet du CCG – qui regroupe depuis 1981 les six pétromonarchies arabes de la région : Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman et Koweït.
Le sommet de Riyad du CCG intervient alors que l’Arabie Saoudite et le Qatar sont en pleine crise diplomatique. Riyad accuse depuis mi-2017 Doha de privilégier ses relations avec l’Iran et de financer le terrorisme. Ce que Tamim Ben Hamad Al-Thani rejette. Les Emirats arabes unis, Bahreïn ainsi que l’Egypte ont également rompu leurs relations avec le Qatar. L’émirat gazier fait l’objet d’un embargo économique et diplomatique imposé par les Saoudiens et leurs alliés régionaux.
En repoussant la main tendue par son puissant voisin, le Qatar prend ainsi le risque d’apparaître comme un obstacle à la résolution de la dispute. D’où la possibilité que la crise s’aggrave.
Après avoir soutenu dans un premier temps l’offensive diplomatique contre le Qatar, au nom de la «lutte contre le financement de l’extrémisme», le président américain Donald Trump demande aux pays de la région de mettre un terme à leur dispute afin de présenter un front uni face à l’Iran. Il a même reçu l’émir du Qatar dans le bureau ovale en avril 2018.
Les pressions américaines et occidentales sont toutefois restées vaines, jusqu’à l’assassinat de Jamal Khashoggi, perpétré le 2 octobre dans le consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul. Depuis la position à l’international du prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane, pointé du doigt dans cette affaire au retentissement international par des responsables turcs et américains, la diplomatie saoudienne est sous pression. Que ce soit pour mettre un terme à la guerre au Yémen ou pour régler la crise du Golfe. Ça expliquerait pourquoi Ben Selmane a fini par inviter l’émir du Qatar.
S. S.
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