Les Italiens commentent le message d’amitié du pape François aux Algériens
De Rome, Mourad Rouighi – Fidèle à sa tradition d’homme de dialogue vis-à-vis des musulmans et saisissant l’occasion de la béatification de dix-neuf religieux catholiques au cours d’une messe célébrée ce samedi en l’église de Santa Cruz d’Oran, le pape François a adressé un message aux Algériens, musulmans et chrétiens, témoignant de son estime et son amitié envers le peuple algérien et par lequel il a tenu à rappeler une des constantes de son pontificat, à savoir le dialogue et le respect mutuel avec la dernière religion monothéiste révélée.
Et, en chargeant le cardinal Angelo Becciu, le nouveau préfet de la Congrégation pour la cause des saints, de porter directement ce message aux Algériens, le pape François a voulu souligner qu’en harmonie et entente avec tous, «l’Eglise n’a d’objectif que de servir le peuple algérien par un acte d’amour et d’attention envers tous».
Et d’ajouter que cet «événement, inédit dans d’autres pays, dessinera un grand signe de fraternité dans le ciel algérien à destination du monde entier».
Un message, celui du souverain pontife, très longuement commenté par la presse italienne et celle couvrant l’activité du Saint-Siège et qui est, avant tout, nous dit un expert en questions vaticanes, un hommage rendu au sacrifice de dizaines de milliers d’Algériens consenti pour que l’Algérie vive et reste debout et qui, au prix de leur vie, ont sauvé notre pays. Cette proximité et communion de destin, mise en exergue par cette lettre, poursuit l’expert, doivent être mises au service de ce peuple épris de tolérance et d’humanisme.
Un témoignage, nous dit une autre source, ne visant aucunement à opposer les mémoires, mais entendant honorer, à travers le souvenir des dix-neuf religieux catholiques, les souffrances de 35 millions d’Algériens de cette époque.
Enfin, dans son homélie du dimanche, le pape François est revenu aujourd’hui sur la nécessité de dialoguer, notamment entre chrétiens et musulmans, et sur l’impératif de respecter la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs.
Un discours dans la continuité de celui lu samedi à Oran.
M. R.
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