Noureddine Bedoui au Maroc : une normalisation à sens unique ?
Par R. Mahmoudi – Au moment où le gouvernement et les médias marocains continuent à interpeller Alger et à lui reprocher son silence sur l’«appel» de Mohammed VI pour l’ouverture d’un dialogue «franc et direct», lancé en novembre dernier, ils sont à nouveau pris de court par l’initiative prise par l’Algérie de participer aux travaux de la conférence sur l’immigration organisée par l’ONU, lundi, dans la ville marocaine de Marrakech.
Cette présence d’un membre du gouvernement sur le territoire marocain porte une signification symbolique importante, même s’il s’agit d’une rencontre internationale. Par ce geste, l’Algérie fait un grand pas vers le réchauffement des relations avec le voisin de l’Ouest, en mettant ainsi fin à la décision prise il y a cinq ans de réduire sa représentation à toutes sortes d’activités ou de rencontres régionales ou internationales tenues au royaume du Maroc. Une décision prise en décembre 2013 suite à l’acte d’agression qui avait ciblé, un 1er novembre, le siège du consulat d’Algérie à Casablanca. Le gouvernement marocain, loin de s’excuser de cet impair sans précédent, a fait condamner l’auteur du forfait à une amende de 20 euros.
Par ce geste, l’Algérie entend aussi faire comprendre aux Marocains son ouverture et sa volonté de surmonter les divergences entre les deux pays et d’aboutir à une véritable normalisation, mais pas à n’importe quel prix, ni dans n’importe quelles conditions. Pour tout dialogue sur les différends opposant les deux pays, l’Algérie a clairement montré le chemin : celui de l’UMA.
Il s’agit donc de la première visite effectuée au Maroc par un responsable algérien de haut rang. Dans un message diffusé sur son compte Facebook, Noureddine Bedoui a précisé qu’il représentait à cette conférence le président de la République. Le ministre a également publié des images de cette rencontre, où on le voit échanger avec plusieurs personnalités présentes mais pas avec des représentants marocains.
R. M.
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