Rebrab répond au pouvoir par une démonstration de force à Béjaïa
Par Hani Abdi – Des dizaines de milliers de personnes ont répondu favorablement à l’appel du comité de soutien des travailleurs de Cevital pour dénoncer les blocages que subit ce groupe pour concrétiser ses investissements. La marche a été une véritable démonstration de force populaire d’Issad Rebrab.
Des hommes politiques, des acteurs, des artistes, des animateurs de la société civile, des sportifs, des étudiants mais aussi des chômeurs ont été mobilisés pour la circonstance. Les manifestants ont dénoncé les «entraves créées au groupe Cevital afin que ses investissements n’aboutissent pas».
Cette mobilisation est un acte de soutien au groupe Cevital dans son bras de fer avec le pouvoir pour débloquer plusieurs de ses projets. Le PDG de Cevital a déjà évoqué une «main invisible» qui serait derrière ces blocages.
Une importante campagne médiatique a été menée pour la réussite de cette marche qui intervient le jour où la Cour d’appel de Boumerdès va prononcer son verdict dans l’affaire du blocage des équipements destinés à l’usine de l’eau pure de Larbaâ, dans la wilaya de Blida. Le groupe Cevital dénonce depuis plus de deux ans le blocage de son projet d’usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa.
Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital, créé il y a deux ans à Béjaïa, mène des actions de protestation contre le blocage des investissements du plus grand groupe industriel privé algérien.
Pour rappel, le patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, avait critiqué Issad Rebrab à partir de Laghouat en affirmant que ni lui ni le FCE qu’il préside ne font partie de «ceux qui insultent le pays à partir de l’étranger», dans une allusion claire au patron de Cevital qui intervient souvent dans les médias français.
Le magnat de l’agroalimentaire a démenti à maintes reprises toute velléité politique, démentant les rumeurs selon lesquelles il serait candidat à la présidentielle. Mais cette gigantesque marche a tout l’air d’être un ballon de sonde pour jauger sa popularité et sa capacité à fourbir ses «armes» et mobiliser «ses» troupes dans la perspective d’une échéance politique. Pas forcément celle, proche, de 2019.
H. A.
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