La diaspora égyptienne rapatrie douze fois plus d’argent que nos émigrés
Par Sadek Sahraoui – Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’immigration et les transferts de fonds, repris par le site Financial Afrik, montre que la diaspora algérienne est l’une des rares diasporas dans le monde musulman à placer encore peu d’argent dans son pays d’origine. Selon le document en question, elle devrait faire des envois de fonds de 2,157 milliards de dollars en 2018, contre 2 milliards en 2017. Ce montant représente à peine 1,1% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.
La Banque mondiale ne dit pas pourquoi les Algériens de l’étranger ont toujours autant peur d’envoyer de l’argent chez eux. Est-ce en raison du caractère archaïque des banques algériennes ? Cela s’explique-t-il par la rigidité du système bancaire algérien ? La question mérite d’être creusée.
En cas de confirmation, ajoute la Banque mondiale, ce sera la première progression après cinq ans de stabilisation des envois de fonds vers l’Algérie. Ils se sont stabilisés autour de 2 milliards de dollars entre 2013 à 2017, indique l’intuition qui précise néanmoins que ces flux restent inférieurs au record de 2,4 milliards de dollars enregistré en 2004.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), l’Algérie est loin derrière certains de ses voisins immédiats ou lointains. L’Egypte est ainsi toujours leader avec 25,7 milliards de dollars, suivi du Liban avec 7,8 milliards de dollars, du Maroc avec 7,4 milliards de dollars et de la Jordanie avec 4,4 milliards de dollars. Au plan mondial, les transferts de fonds de la diaspora devraient enregistrer une croissance de 10,3% à 689 milliards de dollars – contre 625 milliards en 2017 – et bondir à 715 milliards en 2019.
Par contre, les nombreuses saisies de devises que leurs détenteurs s’apprêtaient à faire sortir du pays frauduleusement indiquent que l’Algérie pourrait être classée parmi les premiers pays où ce phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années.
S. S.
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