Mokri tire à boulets rouges sur Amar Ghoul et «ses tentatives diaboliques»
Par R. Mahmoudi – Se sentant doublé par Amar Ghoul, avec sa proposition d’aller vers «une conférence nationale» cautionnée tacitement par les autres formations de l’alliance présidentielle, le chef du MSP, Abderrazak Mokri, s’en est démarqué publiquement, niant toute relation avec le président de Taj et son projet, en critiquant sévèrement son ancien camarade du MSP.
«S’obstiner dans la pensée unique en la couvrant des oripeaux calomnieux de certains éléments de la majorité et en faisant du chantage à l’opposition, s’apparente à une tentative diabolique de diviser, de fragmenter davantage. Le système politique se retrouvera seul face à ces défis et ne parviendra jamais à les relever», écrit Mokri dans un long commentaire posté sur sa page Facebook.
Les observateurs avaient relevé la convergence objective entre l’appel de Mokri à un report de la présidentielle et celui d’Amar Ghoul à une «prolongation» du mandat actuel du président sortant, car les deux options conduisaient, politiquement, au même résultat, celui d’ajourner le scrutin à une date qui resterait à déterminer.
Dans sa mise au point, Mokri redéfinit son concept de «report» de la présidentielle, en disant qu’il doit impérativement permettre, à la fois, des réformes politiques et constitutionnelles «sérieuses» et «profondes» avec, notamment, plus de pouvoirs au gouvernement, et un «consensus national» qui devrait se pencher sur l’élection d’un président «consensuel». Dans son analyse, le chef du MSP suggère une période de transition «avec ou sans président». C’est toute la différence, d’après lui, entre sa proposition et celle d’Amar Ghoul qui, lui, propose un prolongement du statu quo «sans élections»
Mais il n’explique pas comment procéder, juridiquement, pour reporter le prochain scrutin, sachant qu’aucun texte ne prévoit une telle éventualité, à l’exception d’un seul article de la Constitution qui l’autorise en cas de guerre. Mokri accepte-t-il que la loi soit transgressée pour asseoir une nouvelle légitimité ?
R. M.
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