Gilets jaunes : détermination intacte pour faire tomber Macron
De Paris, Mrizek Sahraoui – Le contraste est saisissant. Au moment où la presse internationale s’est unanimement et à juste titre interrogée : «Emmanuel Macron est-il fini ?», les médias français, eux, se basant sur le décompte – unique comme par hasard – donné par le ministre de l’Intérieur, parlent de «baisse de la mobilisation et d’essoufflement du mouvement» des Gilets jaunes qui ont, ce samedi 15 décembre encore, investi la capitale mais aussi toutes les grandes villes dans un calme relatif, en tout cas, avec moins de scènes chaotiques et d’affrontements violents avec les forces de l’ordre que les précédents épisodes.
Tant et plus, clairement, c’est la question du départ sans condition d’Emmanuel Macron qui est posée. Au-delà des revendications sociales et économiques, pour les Gilets jaunes, l’objectif est de faire tomber Emmanuel Macron, un président sans parti, La République En Marche !, une coquille vide. Les réponses apportées, lundi dernier, n’ont pas suffi à calmer la grogne qui s’amplifie en dépit du contexte sécuritaire marqué par l’attentat de Strasbourg sur lequel pèsent, selon certaines figures de proue du mouvement, de nombreux soupçons, curieusement, il n’y a eu aucune réaction de solidarité internationale, a-t-on fait remarquer.
Le matraquage médiatique visant à les diaboliser et le concours actif des éditorialistes, plutôt des opinionistes, avec pour mission de sauver le fantassin Macron, et qui s’étonnent que, tout à coup, les Gilets jaunes ou «ceux qui ne sont rien» – propos d’Emmanuel Macron – ont voix au chapitre et partagent les plateaux de télévision, naguère un domaine qui leur était exclusivement réservé, se sont départis de la forme de lutte initiale pour se constituer, dans les prochains jours, en une véritable force politique, ont-ils indiqué en marge de la manifestation de ce samedi.
En serait-il autrement ? Le chant de la Marseillaise ponctué par le mot d’ordre «Macron démission», scandé par les milliers de Gilets jaunes plus que jamais mobilisés, le nombre n’y fait rien, seules comptent la détermination et la revendication de la mise en œuvre du RIC (référendum d’initiative citoyenne) qui traduisent ni plus ni moins leur volonté de soustraire le pouvoir des mains de la ploutocratie et, ainsi, de reprendre le destin de la France.
En attendant le passage de la tornade, Jupiter est redescendu du firmament pour se réfugier dans le bunker du palais de l’Elysée.
M. S.
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