Confiance rompue entre le roi Salmane Ben Abdelaziz et le prince héritier
Par Sadek Sahraoui – Pour le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, il y aura un avant et un après l’affaire Khashoggi. Furieux par l’assassinat du chroniqueur du Washington Post et la manière dont le dossier a été géré, le roi Salmane Ben Abdelaziz a décidé de faire le ménage dans l’entourage de son fils et de garder à l’avenir un œil sur ce qu’il fait. Pour le rendre inoffensif, il a décidé aussi de le dépouiller de certaines de ses prérogatives.
Selon le Financial Times qui rapporte l’information, des changements sont attendus au sein du collège de ses conseillers les plus proches. «Dans le premier cercle des serviteurs du prince héritier saoudien se trouve un groupe de personnes proches et de confiance qui exercent un rôle et une influence qui dépassent amplement leurs prérogatives. Le roi compte en renvoyer certains», a indiqué le journal britannique qui consacre une édition à la famille royale saoudienne. «Ce groupe est actuellement le plus vulnérable à toute modification de la structure du pouvoir. Le roi saoudien, Salman Ben Abdelaziz est bien décidé à contenir la crise déclenchée par le meurtre de Khashoggi et faire en sorte que cela ne se reproduise pas», ajoute la même source.
Le Financial Times indique que la première personne qui devrait être visée par la colère royale est Saoud Al-Qahtani, l’ancien conseiller des médias à la cour royale et qui est considéré comme l’éminence grise du cabinet de Ben Salmane. Se basant sur une autre source saoudienne, le Financial Times ajoute que les changements attendus pourraient inclure les médias et le département des missions politiques précédemment mis en place par Al-Qahtani et dans lequel siègent d’autres proches de Mohammed Ben Salmane, précisant que le centre d’études et de relations avec les médias, présidé par Saoud Al-Qahtani sera probablement dissous.
D’après le Financial Times, les changements ont déjà commencé puisque le roi Salmane a décidé, le mois dernier, de créer un «centre de communication et d’échange de connaissances» dont la mission est de suivre l’image du royaume. Le poste de conseiller national pour la sécurité, fonction absorbée jusque-là par Ben Salmane, éliminé peu de temps après l’entrée en fonction du roi Salmane en 2015, devrait être recréé et le prince Khalid Ben Salmane, ambassadeur du pays à Washington, serait le candidat le plus probable. L’arrivée du prince Khalid Ben Salmane aux affaires pourrait bien signifier que le roi d’Arabie Saoudite a en tête l’idée de déchoir son fils Mohammed de son poste de prince héritier en lequel il a visiblement perdu confiance.
Affaire à suivre.
S. S.
Comment (10)