Ouyahia aurait rencontré l’ex-leader du RCD : Sadi candidat à la présidentielle ?
Par Saïd N. – Le député indépendant de Béjaïa, Braham Bennadji, vient de jeter un pavé dans la mare, en annonçant une rencontre entre le Premier ministre et secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, et l’ex-président du RCD, Saïd Sadi. Cette rencontre aurait eu lieu, selon le député, il y a quelques jours.
Sans donner aucune autre précision, le parlementaire de Béjaïa, lui-même ancien militant du parti de Saïd Sadi, s’est contenté de s’interroger : «Pourquoi cette réconciliation en ce moment ?».
Les deux hommes n’ont pas encore réagi à cette information, pour la confirmer ou l’infirmer. Des observateurs de la scène politique admettent a priori que ce genre de rencontres informelles puisse se produire dans un contexte politique des plus confus, où l’on peut assister à de nouvelles alliances ou mésalliances au gré des rapports de forces qui s’exacerbent à l’approche des élections présidentielle d’avril 2019.
Face à une opposition islamiste déterminée à peser dans le choix d’un «candidat du consensus», Ahmed Ouyahia n’a d’autre choix, s’il aspire sérieusement à se placer en successeur potentiel du président sortant, qu’à tisser une plus large alliance avec le camp dit démocratique.
Deux raisons peuvent justifier une éventuelle «réconciliation» entre deux hommes qui ne se supportaient pas. D’abord, la marche impressionnante qui a été organisée mardi dernier à Béjaïa, en soutien à Issad Rebrab, patron du groupe Cevital, et fortement encadrée par les cadre du RCD, pourrait être, paradoxalement, une occasion de rapprochement. Réputé proche du magnat de l’agro-alimentaire, l’ex-leader du RCD est aussi dans une position qui lui permettrait de jouer l’intermédiaire dans ce bras de fer qui oppose Rebrab au gouvernement, à cause du blocage d’une usine de triturations de graines oléagineuses, prévue à Béjaïa où se trouve la plus grande unité du groupe.
Les mêmes observateurs n’excluent pas qu’après cette démonstration populaire, Saïd Sadi, Issad Rebrab lui-même ou un autre homme de leur entourage puisse être tenté de s’engager dans les prochaines élections.
S. N.
Comment (96)