Un système de clones
Par Bachir Medjahed – Les regards devaient cesser de se porter vers l’armée dès lors que ses dirigeants disaient qu’ils ne «portent» aucun candidat et que, d’ailleurs, ils ont décidé de ne plus se positionner publiquement sur des événements qui secoueraient la scène politique.
Est-ce vraiment le cas et devrait-il en être le cas ? Quand on dit les regards, la question devrait être plus explicite : les regards de qui et pourquoi l’armée ?
Normalement, les regards devraient en priorité se tourner vers les institutions. A condition qu’elles soient des institutions d’Etat et non de pouvoir. Malheureusement, elles sont personnifiées : pas de ministères, mais des ministres et encore ; pas de wilayas, mais des walis et encore ; pas d’APC, mais des maires.
Des institutions n’entrent en mouvement que lorsqu’elles sont actionnées d’en haut, et encore faudrait-il que cela vienne de très haut. Cela est une caractéristique du système, à savoir que les nominés sont des clones des prédécesseurs. «Ne jouez pas avec mon pain !» disait Djamel Ould-Abbès. Il traduit ainsi le prix à payer pour «rester».
Les regards ne peuvent ainsi se porter sur les institutions. Les regards de qui ? De ceux qu’on nomme quand même des acteurs politiques qui, incapables de créer un mouvement, regardent par la fenêtre marcher le peuple et disent à leurs compagnons d’aller vite voir vers où il se dirige et ils l’y conduiront.
Il ne resterait alors plus que l’armée vers laquelle se tourner ou alors les puissances étrangères, car celles-ci ont trop habitué les «Arabes» à intervenir suite à l’appel à l’aide lancé par des «fous». Ces «fous» existent dans tous les pays.
Appeler l’armée pour quoi faire si elle ne doit pas y laisser son âme ? L’armée est intervenue en 1962 durant l’été de la discorde, en 1988 lors des émeutes d’octobre, en 1992 avec l’interruption des élections et en 1999 pour soutenir l’actuel Président.
B. M.
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