D’anciens soldats au Sahel s’infiltrent en Algérie comme migrants clandestins
Par Hani Abdi − L’Algérie est de plus en plus préoccupée par la présence, parmi les migrants clandestins interceptés sur le territoire national, d’anciens soldats des pays du Sahel. Cette préoccupation est due notamment au fait que ces soldats ont servi dans des zones de conflit connues pour être les plaques tournantes de tous les trafics et du terrorisme.
Selon des sources sûres, les différents services de sécurité et les forces de l’ANP ont donné l’alerte, après avoir intercepté lors de contrôles routiers effectués ces derniers mois, des migrants clandestins qui se sont avérés être d’anciens soldats de pays du Sahel. Leur entrée illégale sur le territoire national fait l’objet d’enquêtes approfondies. Des rapports ont été faits aux hautes autorités politiques.
Les services de sécurité font également face à l’arrivée de migrants qui viennent des zones de combat de pays arabes en conflit, comme la Syrie, la Libye et le Yémen. Les réseaux de passeurs sont encadrés par des groupes armés qui contrôlent ces territoires et font dans l’exfiltration d’anciens combattants, avec des tentatives de remonter sur le territoire algérien.
C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé récemment le directeur de la migration au ministère de l’Intérieur, Hassen Kacimi, selon lequel la présence de ces anciens soldats sur le sol algérien constitue une menace que les services de sécurité prennent au sérieux. D’ailleurs, les vastes et multiples opérations que mènent les forces de l’ANP sur la zone frontalière sud confirment cette menace. Car, outre l’infiltration parmi les migrants clandestins d’anciens soldats, il y a l’existence de nombreuses caches d’armes tout au long de la bande frontalière avec le Mali, le Niger et la Libye. Autrement dit, ces caches d’armes se trouvent sur les routes migratoires.
Les récentes caches d’armes découvertes ne sont pas de nature à rassurer. Rien que le 17 décembre, des missiles sol-air ont été découverts à Bordj Badji Mokhtar ainsi qu’un lot de kalachnikovs, de lance-roquettes et de minutions. On a également trouvé d’autres caches contenant des FMPK, des obus de mortier de calibre 82 mm et des fusées pour obus de mortier. Cet armement provient selon toute vraisemblance des zones de conflit minant les pays voisins. Il est destiné soit à la revente pour les réseaux de contrebande, soit à une utilisation directe par des groupes terroristes qui ne perdent pas espoir de s’infiltrer sur le territoire national pour mener des attaques d’envergure, comme celle contre le site gazier de Tiguentourine à Illizi en 2013. D’où le renforcement du dispositif de sécurité des frontières et de contrôle des migrants clandestins.
H. A.
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