La France a-t-elle cessé de verser des rançons pour libérer ses otages ?
Par R. Mahmoudi – Dans un communiqué diffusé, mardi, par l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, le groupe djihadiste activant dans le Nord-Mali, Nusrat al-islam wal-muslimin, conduit par le très médiatique Iyad ag Ghali, a annoncé avoir suspendu toute communication sur le sort des otages qu’il détient. La raison ? Les gouvernements des pays dont sont issus les cinq otages ne cherchent plus à négocier avec ce groupe pour tenter d’obtenir leur libération. Comprendre que, d’habitude, ces gouvernements versaient systématiquement des rançons aux ravisseurs.
Le groupe d’Iyad ag Ghali accuse même le gouvernement français d’avoir entravé des négociations pour la libération de l’ensemble des otages. En effet, le fils d’un otage français, Sophie Pétronin, a révélé dans la presse, il y a une semaine, que les autorités de son pays s’étaient interférées pour l’empêcher de mener une médiation au Mali.
Nusrat al-islam wal-muslimin indique encore que les gouvernements des pays d’origine des otages ont, chacun, «sa part de responsabilité». Il estime également que le Vatican «n’a pas agi» pour la libération de la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti.
Les capitales occidentales ont-elles, enfin, décidé de renoncer au versement de rançons aux groupes terroristes pour les renforcer davantage ? Se sont-elles appliquées aux clauses ratifiées, en avril dernier, à Paris par soixante-dix Etats et une vingtaine d’organisations internationales visant à s’attaquer plus efficacement au financement des groupes terroristes ?
L’Algérie était l’un des premiers pays à avoir dénoncé le versement des rançons aux groupes terroristes, en s’opposant à toute forme de concession en leur faveur.
R. M.
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