Odieux plan
Par Sadek Sahraoui – Washington n’a toujours pas abandonné son odieux plan de paix au Proche-Orient malgré les oppositions exprimées déjà un peu partout à travers le monde. Preuve en est, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, vient de remettre le sujet sur le tapis et suggéré que son pays était bel et bien décidé à l’appliquer. Pour tenter de mieux le vendre à la communauté internationale, elle a soutenu que le plan de paix israélo-palestinien préparé par la Maison-Blanche proposait de «nouvelles idées» et qu’il sera avant tout profitable aux Palestiniens.
La diplomate américaine a souligné, en outre, cette semaine au cours d’une réunion mensuelle du Conseil de sécurité des Nations unies tenue, que «l’accord américain du siècle» serait différent des plans de paix précédents et que la question cruciale consistait uniquement à savoir s’il sera reçu d’une manière différente que les autres fois.
Haley a déclaré qu’il était temps d’accepter une vérité difficile, à soir que «les deux parties bénéficieront de l’accord de paix mais que les Palestiniens gagneront davantage tandis que les Israéliens seront exposés à un risque plus grand». Elle a poursuivi en disant que le plan de paix américain placerait les Israéliens et les Palestiniens devant deux choix : soit se concentrer sur des points litigieux et revenir au statu quo, soit faire avancer les points sur lesquels il existe des convergences. Voyez-vous cela !
Qui pourrait bien menacer Israël dans une région remplie de sous-traitants des Etats-Unis ? En quoi les Palestiniens gagneraient à perdre Al-Qods, ville dont ils rêvent de faire la capitale de leur futur Etat, et à se retrouver à vivre sur un territoire plus petit qu’un mouchoir de poche et troué comme un gruyère par des colonies israéliennes ?
Nikky Haley ne répond bien sûr pas à la question. Tout ce qu’elle sait faire, c’est avertir et menacer les pays de la région qui refuseront d’aller dans le sens du poil et qui ne soutiendront pas le plan de «paix» de Donald Trump pour le Proche-Orient. Elle ne s’est d’ailleurs pas privée de lancer une attaque virulente contre les pays arabes pour leur refus de l’«accord du siècle», affirmant que la priorité de ces pays n’était pas l’intérêt du peuple palestinien.
Pour la représentante permanente de la Grande-Bretagne auprès du Conseil de sécurité, Karen Pearce, et dont le pays est historiquement responsable du drame absolu qu’endurent les Palestiniens, la sortie de Nikky Haley est la preuve que l’«accord du siècle» était prêt. Prêt ? Pas seulement. Au vu du discours musclé de la diplomate américaine, les Etats-Unis s’apprêtent à mettre encore sens dessus-dessous le Proche-Orient pour arriver à leur fin. Le pire est à craindre.
S. S.
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