Panne sèche
Par Sadek Sahraoui – Lors d’un récent passage au Parlement, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a, souvenons-nous-en, exprimé son inquiétude quant à l’augmentation du rythme de la consommation nationale de gaz. Il a notamment alerté sur le fait que dans ces conditions, l’Algérie risque de ne pas avoir de quoi exporter en 2022.
Usant du langage des chiffres, il a expliqué que le pays produit actuellement 130 milliards de mètres cubes de gaz dont la moitié est consommée en interne, précisant que 30% de ces 130 milliards de mètres cubes doivent rester dans les puits pour qu’ils puissent demeurer actifs.
Il est vrai que présenté de la sorte, il est plus facile de comprendre que dans au moins 4 ans l’Algérie pourrait ne plus disposer de suffisamment de devises pour couvrir ses importations. Car, en définitive, c’est de cela dont il s’agit. Le pays exporte des hydrocarbures pour pouvoir avoir des devises afin d’acheter des biens et des services.
Malgré le caractère gravissime du problème, nous sommes tentés de dire à monsieur Guitouni : «Et après ?» Ou encore de lui dire : «En quoi les parlementaires sont-ils responsables de la situation ?» Oui, c’est vrai ! N’incombe-t-il pas, avant tout, à l’Exécutif de chercher des solutions et de faire en sorte à ce que nous consommions moins de gaz naturel ?
En dehors de la solution de facilité qui consisterait à foncer tête baissée dans l’exploitation du gaz ou du pétrole de schiste n’y a-t-il vraiment pas de possibilité d’éclairer et de chauffer nos maisons par autre choses que du gaz naturel ? N’y a-t-il pas moyen de faire tourner nos usines avec des énergies moins coûteuses et plus propres ? Que fait-on pour que notre pays soit moins énergivore ? Jusqu’à quand l’Algérie continuera-t-elle à produire une énergie avec une autre énergie ?
Avouons-le, peu d’efforts sont consentis dans la recherche et la mise en place d’un nouveau modèle énergétique. Et tant que cela ne sera pas fait, les autorités ne pourront en vouloir qu’à elles-mêmes si demain nous venions à nous retrouver en panne sèche car c’est à elles qu’il revient d’imprimer la cadence et de tracer le chemin à suivre. S. S.
Comment (14)