Tripoli l’admet : «En Libye, le chaos sécuritaire est hors de contrôle»
Par Sadek Sahraoui – Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, a admis ce mardi un «chaos sécuritaire» dans son pays qui reste, selon lui, un «terrain fertile » pour Daech. «La situation de sécurité est bonne en apparence, mais en réalité elle ne l’est pas», a avoué Fathi Bach Agha, lors d’une conférence de presse avec le chef de la diplomatie Tahar Siala, quelques heures après une attaque qualifiée de «terroriste» contre le ministère des Affaires étrangères qui a fait six morts.
Le ministre a reconnu «une faiblesse et une défaillance de sécurité» qui a permis aux assaillants d’entrer au ministère et de perpétrer leur attaque. «Le chaos sécuritaire se poursuit, ce qui va être un terrain fertile pour Daech», a déclaré le ministre. Ce «chaos (…) est hors de notre contrôle», a-t-il dit, avouant ainsi la faiblesse du GNA face aux groupes armés qui font la loi dans tout le pays, en particulier dans la capitale Tripoli. M. Bach Agha a déploré le manque de moyens, affirmant avoir trouvé «zéro arme, zéro véhicule» dans les dépôts de son ministère à sa prise de fonction, en octobre.
M. Siala a «renouvelé de son côté» l’appel du GNA à une levée partielle de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU à son pays depuis 2011. «La stabilité ne peut pas être rétablie (…) sans une levée partielle de l’embargo pour assurer la sécurité et combattre le terrorisme», a-t-il soutenu.
Si la communauté internationale ne fait rien pour remédier à la situation, il est à parier que la Libye deviendra bientôt une des capitales de Daech, surtout que l’on indique qu’au moins 6 000 terroristes idéologiquement préparés, entraînés aux techniques de la guérilla, suffisamment armés et maîtrisant parfaitement l’usage d’internet et des réseaux sociaux, sont sur le retour en Afrique.
S. S.
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