Echec et mat
Par Mrizek Sahraoui – Les médias, les observateurs et les opinionistes – convaincus enfin – s’accordent à dire que le président Macron est acculé, réduit à subir les événements, accablants les uns après les autres. Officiellement, Emmanuel Macron est parti «passer quelques jours de vacances dans la discrétion» (la plus totale), a indiqué l’Elysée, évitant ainsi toute apparition médiatique, contrairement à l’année dernière quand il s’était affiché alors dévalant, dans la joie et la bonne humeur, les pistes enneigées de la station de La Mongie, située dans les Hautes-Pyrénées. Du don de l’ubiquité au profil bas, font remarquer certains.
Mais d’aucuns relèvent la situation ubuesque qui prévaut au sommet de l’Etat. Emmanuel Macron est-il allé passer ses vacances en loucedé et à l’abri de la tempête, loin des tracas et des revendications citoyennes ou assiste-t-on au quasi-empêchement du président de la République d’exercer ses prérogatives constitutionnelles, dont l’agenda, d’ordinaire très chargé, est désespérément vide depuis un moment maintenant, pire, carrément dicté depuis les ronds-points par les Gilets jaunes.
C’est sans doute un peu les deux. En même temps, Emmanuel Macron vient d’être rattrapé par l’affaire Benalla, ce boulet qui lui colle aux basques et qui n’en finit pas d’empoisonner, voire de faire capoter le quinquennat. Le site Mediapart rapporte, en effet, que le Franco-marocain Alexandre Benalla dispose encore de deux passeports diplomatiques, bien qu’il ait été licencié et sommé par le ministère des Affaires étrangères de les restituer. Il n’en fut rien. Au mépris de la loi, le vigile de la République s’est rendu récemment en diplomate aguerri dans différents pays, au Cameroun, au Congo et, notamment, au Tchad, à la veille de la visite d’Emmanuel Macron aux forces Barkhane. Une diplomatie parallèle pointe le site d’Edwy Plenel. Ce nouvel épisode du feuilleton de l’affaire Benalla, qualifiée d’Etat par Mediapart, va définitivement sceller le sort du président Macron.
Mais nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir comment un individu, somme toute banal, dont le seul domaine de compétence relève des biceps, puisse, à ce point, fragiliser le Président et faire trembler la République.
Seul Emmanuel Macron détient la réponse.
M. S.
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