Des sources soupçonnent Saïdani d’être derrière le faux communiqué du FLN
Par Hani Abdi – Des sources au FLN sont formelles : l’auteur du faux communiqué sur le 5e mandat voulait nuire au président du directoire du parti, institué après le limogeage d’Ould-Abbès. Ces mêmes sources, qui assurent qu’une enquête a été ouverte pour savoir qui a diffusé ce faux communiqué, soupçonnent indirectement des proches d’Amar Saïdani, ancien secrétaire général du FLN poussé à la démission en octobre 2016, d’avoir tenté le coup pour mettre en difficulté Mouad Bouchareb qui est sur une courbe ascendante.
«Nous avons la certitude que des personnes au FLN n’arrivent toujours pas à accepter que Bouchareb soit à la tête du parti, même à titre provisoire. Nous avons donc le droit de douter des intentions de ces personnes», affirment nos sources, qui précisent que le contenu du communiqué attribué à Mouad Bouchareb est identique à un vrai communiqué publié par la direction du FLN à la veille de la présidentielle de 2014 et signé par le secrétaire général du parti à l’époque, Amar Saïdani en l’occurrence. Seule la signature diffère. «Nous sommes à la veille d’une élection présidentielle que nous voulons célébrer comme une fête démocratique où le candidat du parti, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, sera plébiscité pour parachever le processus des réformes afin d’assurer la stabilité de l’Algérie et son développement à tous les niveaux», lit-on dans le message écrit en arabe qui date de 2014.
Pour nos sources, «celui qui a balancé ce faux communiqué voulait altérer les bonnes relations entre Bouchareb et la présidence de la République». Elles rappellent dans ce contexte la «colère» de la Présidence suite aux propos de l’ex-secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, annonçant que le président Bouteflika «est le candidat du FLN pour la présidentielle de 2019». Une annonce qui avait été largement relayée par la presse nationale et considérée comme une déclaration de candidature de Bouteflika par la presse étrangère.
Depuis sa désignation à la tête du nouveau directoire, Mouad Bouchareb a fait preuve de prudence et de réserve sur le sujet. Cela a été d’ailleurs remarqué notamment par les médias. Retomber dans les mêmes travers que son prédécesseur serait invraisemblable.
Nos sources affirment que Mouad Bouchareb a tendu la main à toutes les forces du parti en invitant tous les anciens secrétaires généraux au dialogue et à la concertation pour «reconstruire le FLN par la réunification de ses rangs». S’il était prévisible que Djamel Ould-Abbès, qui avait affirmé avoir démissionné à cause de graves problèmes de santé, ne pouvait quitter sa convalescence pour participer à ce cycle de concertation, rien ne pouvait justifier le rejet de l’invitation de Mouad Bouchareb par Amar Saïdani, hormis leurs relations conflictuelles récentes. En effet, les deux hommes se sont livré une guerre féroce pendant plusieurs années. Après sa désignation en août 2013 à la tête du FLN, Amar Saïdani avait déclaré la guerre à tous les cadres du parti qui auraient été proches du chef du DRS, le général Toufik, mis à la retraite en 2015. Et Mouad Bouchareb en faisait partie. Il avait, d’ailleurs, failli être exclu du FLN, n’était l’éjection d’Amar Saïdani en octobre 2016, après avoir proféré de graves accusations contre Abdelaziz Belkhadem et le général Toufik.
L’ascension de Mouad Bouchareb ne peut donc que mal passer chez les proches d’Amar Saïdani qui ne cessent de manœuvrer pour tenter de faire revenir leur «mentor» aux commandes du parti.
H. A.
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