L’intérêt du moment
Par Bachir Medjahed – L’Algérie a-t-elle préparé son environnement interne à faire ou même à vouloir faire le saut vers la démocratie ?
Bien avant le «printemps arabe», nos hommes politiques affirmaient que les manifestations d’Octobre 1988 étaient le résultat de manipulations qui impliquaient la main étrangère. Plus tard, ils y avaient vu une manipulation à l’intérieur du système. Après le «printemps arabe», les mêmes hommes politiques disaient qu’il s’agissait d’une révolution menée par le peuple et que, par conséquent, celui-ci ne voulait pas bouger car il avait eu la sienne. Les explications sont indexées à l’intérêt politique du moment.
Devrons-nous donc à chaque fois, à de tels moments importants, revenir sur le passé pour montrer les contradictions et pour, également, montrer que nos hommes politiques ont une seule conviction, que l’intérêt du moment est prioritaire ?
De la loi sur la rahma suivie de la concorde civile à la réconciliation nationale, les pouvoirs successifs ont évolué sur la même ligne directrice stratégique, à savoir offrir la «paix» ou poursuivre la «guerre». Le souhait était que ne survienne pas la situation où le pire serait de changer de stratégie au pire moment. Tant que le pouvoir possède l’initiative, il demeure maître du terrain.
Le pouvoir peut-il posséder l’initiative si les populations n’y croient plus ? L’initiative est politique et non économique car, de plus en plus, la «société» politise même les conflits sociaux. Mais plus il apparaît que c’est le désert en matière de politique économique et que celle-ci se résume à des mesures, plus il est conféré le caractère politique à toute perception d’une quelconque perturbation.
B. M.
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