On le dit capable de succéder à Bouteflika : que pèse Khelil ?
Par Houari A. – Depuis son retour des Etats-Unis, l’ancien ministre de l’Energie s’est affiché comme un probable successeur au président Bouteflika. Tout indiquait que Chakib Khelil briguait la magistrature suprême et que la présidence de la République s’échinait à le réhabiliter en effaçant l’image de «M. Corruption» qui lui colle à la peau.
Dès qu’il a atterri à l’aéroport d’Oran, où il a été accueilli au salon d’honneur par le wali en personne, Chakib Khelil s’est mis à sillonner le pays, se rendant dans les confréries religieuses flanqué de journalistes, avant d’accorder un certain nombre d’interviews à des chaînes de télévision privées proches des cercles du pouvoir.
Cette soudaine réapparition de l’ancien homme de confiance du Président au lendemain des procès Sonatrach I et II avait été interprétée comme un retour en force dans la perspective d’une annonce qui allait être faite mais qui semble avoir été contrariée par quelque imprévu.
Mais que pèse réellement Chakib Khelil ? Ses nombreuses sorties médiatiques et ses conférences qu’il anime à travers les universités ne lui auront pas suffi pour regagner la confiance des citoyens ou, encore moins, à convaincre l’opinion de l’utilité de son retour aux affaires. Pour s’en assurer, il suffit de se rendre sur le compte de l’ancien ministre de l’Energie qui a fait des réseaux sociaux une de ses tribunes pour s’exprimer sur les questions d’actualité. Chakib Khelil compte, en effet, à peine quelques dizaines de visiteurs.
Si l’ancien cadre de la Banque mondiale fait salle comble durant ses interventions, cela est dû à l’administration qui mobilise des «figurants» pour donner l’impression d’un intérêt soutenu que les citoyens porteraient à ses sermons.
L’option Chakib Khelil semble avoir été définitivement écartée après cet échec, en dépit des efforts déployés en haut lieu pour le préparer à une éventuelle succession au président Bouteflika qui aurait exprimé sa volonté de ne pas briguer un cinquième mandat.
H. A.
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