Jusqu’à la démission
Par Mrizek Sahraoui – Le huitième acte des Gilets jaunes a bien eu lieu, ce samedi. La mobilisation non seulement n’a pas du tout faibli, bien au contraire, elle prend une dimension telle que rien ne pourra l’arrêter et une tournure progressivement révolutionnaire, avec pour principale revendication l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC), une exigence loin d’être innocente.
C’est clair et net, le mouvement s’est départi des revendications initiales. La taxe sur le carburant et le pouvoir d’achat sont, en effet, devenus presque accessoires. Au fil de la contestation, les Gilets jaunes se sont focalisés uniquement sur la mise en œuvre du fameux référendum, une stratégie visant, ni plus ni moins, à empêcher le président de la République d’aller au terme de son mandat dont l’explication se trouve dans le choix du point de chute de la marche de ce samedi : le palais Bourbon, le bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale totalement sécurisé par un important dispositif policier déployé alentour.
La convergence de la manifestation vers le siège du Parlement est, à l’évidence, un message fort. Tout un symbole auquel s’ajoute, outre des scènes de guérilla urbaine d’une rare violence, l’attaque des bureaux du secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement, lequel a qualifié les Gilets jaunes d’«agitateurs», la veille du huitième acte, un nouvel épisode organisé sous le slogan «Macron démission», avant celui de samedi prochain, ont d’ores et déjà promis les protestataires.
Beaucoup, le gouvernement compris, ont parié sur l’essoufflement du mouvement. Lors de son discours du 31 décembre, Emmanuel Macron s’est montré ferme et inflexible, une attitude qui n’a fait qu’enflammer le conflit et fait repartir de plus belle la protesta des Gilets jaunes, manifestement de plus en plus déterminés à faire la révolution. Maxime Nicolle, alias «Fly Rider», et Eric Drouet, deux leaders du mouvement, ont fait référence à la place Tahrir.
Une évocation lourde de sens.
M. S.
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