L’armée veut libérer le Gabon de la colonisation déguisée du Maroc
Par Sadek Sahraoui – Des militaires gabonais se sont emparés du siège de la Radio publique, ce lundi, à Libreville qui était cernée par des blindés dès le petit matin. Des coups de feu ont été entendus aux alentours de la Radiodiffusion-Télévision Gabonaise (RTG), dans le centre-ville, indiquent les agences de presse.
Les militaires en question ont lu un communiqué indiquant avoir été déçus par le message à la nation du 31 décembre du président Bongo. «Un spectacle désolant», disent-ils, de «conservation acharnée du pouvoir». Ces militaires ont annoncé qu’ils allaient mettre en place dans quelques heures un «conseil national de la restauration». Autrement dit, ils mènent un coup d’Etat pour renverser Ali Bongo, actuellement en convalescence au Maroc après avoir été victime d’un AVC.
Le message a été lu par un militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde républicaine et se disant président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon. Trois militaires, coiffés des bérets verts de la Garde républicaine, étaient visibles sur une vidéo de leur prise de parole circulant sur les réseaux sociaux.
Le commandant-adjoint de la Garde républicaine a souligné que «le jour tant attendu est arrivé où l’armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon».
La «séquestration» du président gabonais à Rabat par Mohammed VI avait donné lieu à une vive réaction des Gabonais qui dénonçaient la mainmise du Maroc sur ce pays riche en ressources naturelles. Des appels avaient été lancés pour libérer le pays d’une colonisation qui ne dit pas son nom, estimant que le Gabon était considéré par Rabat comme un second «Sahara Occidental» dont il pille les richesses avec la complicité d’Ali Bongo.
C’est à une libération de ce joug que l’armée gabonaise semble appeler aujourd’hui, en renversant le régime en place à la solde du Makhzen.
S. S.
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