Le MSP justifie ses contacts «secrets» : «Nous n’avons rien à cacher !»
Par R. Mahmoudi – Après l’échec de toutes les démarches, publiques ou secrètes, qu’elle a menées en direction des différents acteurs politiques, la direction du MSP est aujourd’hui sommée de s’expliquer sur les dessous de ses tractations.
Et comme à chaque fois que le parti est dans une mauvaise passe, Mokri pousse ses lieutenants à prendre les devants. Cette fois-ci, la mission est confiée au porte-parole, Abdallah Benadjmia, lequel, dans une déclaration au quotidien arabe à capitaux qataris Al-Araby Al-Jadid, tribune privilégiée des Frères musulmans algériens, se dit outré par les accusations qui ciblent son parti, en jurant que le MSP avait mené des discussions politiques «mais n’avait négocié avec aucune partie dans le sens imaginé par certaines voix qui soupçonnent des arrangements politiques».
Le porte-parole poursuit son plaidoyer mais sans convaincre : «Les tentations politiques et les compromissions ne font pas partie du vocabulaire du mouvement, et si nous avions voulu des postes, nous en aurions pris lorsque nous avons été invités à participer au gouvernement en juin 2017.» Et d’ajouter : «Pour la direction du mouvement, c’est une affaire tranchée et nous n’avons rien à cacher.»
Justifiant implicitement la rencontre, qui a eu lieu fin novembre dernier et révélée récemment, entre Abderrazak Mokri et le frère cadet du Président, le porte-parole du MSP dira que son parti avait entrepris de rencontrer un large éventail d’acteurs politiques et de décideurs «à l’intérieur et à l’extérieur de l’Etat», dans le cadre de son initiative pour le consensus national, «tout simplement parce que nous sommes un très grand parti et respectable, et nous n’avons aucun complexe !»
Affectionnant la langue de bois, le porte-parole du parti islamiste ajoutera : «Nous avons dit les vérités politiques à toutes les parties avec lesquelles nous avons dialogué, lors de nos rencontres directes, et nous les avons tenues pour responsables de tout basculement dangereux dans le pays, et nous les avons mis en garde contre la gravité de la situation économique avec des chiffres à l’appui.»
R. M.
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