Effondrement d’immeuble à Rahmania : faut-il faire confiance aux Turcs ?
Par Kamel M. – L’effondrement de l’immeuble en construction à Rahmania dans le cadre du programme AADL suscite une interrogation de taille : faut-il faire confiance aux entrepreneurs turcs ? En effet, un court bilan sur les vingt dernières années montre que ce pays est habitué à vivre des situations similaires.
Dans le malheureux accident de ce mardi, quatre personnes ont trouvé la mort et d’autres ont été blessées. Les circonstances de ce drame ne sont pas encore connues, une enquête devant déterminer ses causes. Mais on peut d’ores et déjà conclure à une grave négligence au vu des nombreux commentaires qui suivent chaque effondrement d’immeuble en Turquie.
Le dernier en date remonte à six mois à peine. En juillet dernier, un immeuble de quatre étages s’est effondré dans le centre-ville d’Istanbul suite à un glissement de terrain. La base de l’immeuble s’est retrouvée sur plusieurs mètres en suspension au-dessus du vide, ont rapporté les médias. L’immeuble s’est écrasé plusieurs mètres plus bas dans un nuage de poussière. Certes, l’effondrement n’avait fait aucun blessé, mais l’écroulement de l’immeuble en lui-même pose problème, puisqu’il a été construit sur un terrain glissant. Qui a donné les autorisations nécessaires avant la construction de ce qui sera transformé en un amas de gravats quelque temps plus tard ? La question est à poser à l’administration turque gangrenée par la corruption.
En janvier 2017, un autre effondrement avait fait deux morts et plusieurs blessés, toujours à Istanbul. Bien que la bâtisse soit désaffectée, le maire de la ville s’était «alarmé de l’état de décrépitude de la plupart des constructions d’avant 2000», selon les médias locaux. Autrement dit, tous les édifices érigés avant cette date menacent ruine. Pourquoi des immeubles neufs se trouvent-ils dans un tel état de délabrement ? Là aussi, la question doit être posée à l’administration turque.
En avril 2016, autre effondrement d’un immeuble inoccupé de cinq étages, qui avait provoqué un mouvement de panique en plein cœur d’Istanbul, près de la place Taksim. L’immeuble de briques s’était écroulé, endommageant des bâtisses mitoyennes. L’incident faisait suite à un autre qui venait de se produire deux mois auparavant.
Douze ans plus tôt, en février 2004, un immeuble s’effondrait tandis que l’opinion publique turque dénonçait le «laxisme assassin» des autorités. L’immeuble, composé de onze étages, s’était écroulé faisant 88 morts provoquant la colère de la population. L’entrepreneur qui avait construit l’immeuble fut soupçonné d’avoir économisé sur les matériaux de construction.
Une pratique que les Turcs semblent avoir introduite avec eux en Algérie.
K. M.
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