La protestation sociale reprend sur fond d’une présidentielle agitée
Par Hani Abdi – Le front social est en ébullition. Certains syndicats du secteur de l’éducation décident d’observer une journée de grève le 21 janvier courant. Et ce n’est que le coup d’alerte pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conditions socioprofessionnelles du personnel de ce secteur qui compte le plus important nombre de fonctionnaires dans le pays.
La colère sociale ne se limite pas aux fonctionnaires de l’éducation. Elle touche bien d’autres secteurs. Les fonctionnaires comme les travailleurs du secteur économique voient ainsi leurs revenus figés depuis maintenant cinq ans, dans un contexte de crise financière qui a provoqué un renchérissement des produits de consommation. Nombreux sont les travailleurs qui se plaignent de l’érosion de leur pouvoir d’achat. Et d’après les spécialistes en économie, ce n’est là que le début d’une crise qui s’annonce des plus acerbes.
Le marasme est total. Si des syndicats de l’éducation ont commencé la protestation, ils ne seront assurément pas les seuls à se soulever contre cette situation socioéconomique intenable. Des organisations syndicales d’autres secteurs brandissent, elles aussi, la menace d’un débrayage. De la santé à l’administration publique, en passant par la formation professionnelle, la protesta risque ainsi de s’élargir au fur et à mesure que le pouvoir d’achat s’érode.
Plusieurs formations politiques ont prévenu quant au grand risque d’une grave explosion sociale à cause de la persistance de la crise économique et l’absence de perspectives d’avenir pour de très nombreux Algériens. Le gouvernement semble ainsi incapable d’apporter des solutions.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’est d’ailleurs contenté de rappeler aux Algériens combien l’année 2019 et celles qui suivront seront difficiles. Il est ainsi fort probable que la grogne sociale s’invite à la présidentielle qui devrait avoir lieu en avril prochain.
H. A.
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