M’sila : des éleveurs réclament le vaccin contre la peste des petits ruminants
Des éleveurs ont protesté, jeudi matin, devant le siège de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de M’sila pour réclamer le vaccin contre la peste des petits ruminants à l’origine de la perte de leur cheptel, en déplaçant avec eux leur bétail devant cette infrastructure.
Dans une déclaration à l’APS, des représentants des protestataires ont exprimé leur mécontentement face à cette situation, soulignant que «leurs bêtes n’ont toujours pas été vaccinées contre cette maladie qui provoque la perte du cheptel», déplorant que «des vétérinaires se soient contentés de vacciner uniquement les troupeaux contaminés».
Ils ont également relevé que «cette maladie gagne du terrain dans la wilaya de M’sila au risque de décimer le bétail, à moins que le vaccin nécessaire soit fourni aux éleveurs», assurant que «la majorité du cheptel est atteint par la peste des petits ruminants».
Selon ces mêmes représentants, «la situation s’est aggravée à cause du silence de certains éleveurs, par crainte qu’on leur ordonne d’abattre les bêtes qui en sont atteintes».
De son côté, le président de l’Assemblée populaire communale de Manaâ, El Mouâtassim Billah Zehak, a indiqué, à l’APS, que sa commune compte 45 000 têtes d’ovins, mais n’a reçu que «3 000 doses de vaccin contre cette maladie».
La Direction des services agricoles de M’sila a informé mercredi les médias avoir reçu «plus de 60 000 doses de vaccin contre la peste des petits ruminants, dont 41 000 ont été distribuées à travers les zones touchées, en attendant de dispenser le reste».
Eu égard à l’indisponibilité des quantités de vaccin nécessaires pour vacciner plus de 1,5 million d’ovins, les services de la DSA ciblent, pour l’instant, les foyers de la maladie afin de l’éradiquer, mais cette méthode a suscité, selon les éleveurs protestataires, des appréhensions chez ceux dont le bétail n’a pas été vacciné et qui craignent qu’il ne soit contaminé.
Les premières doses de vaccin d’ici fin janvier
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a déclaré jeudi à Constantine que «les premiers lots de vaccin contre la peste des petits ruminants seront disponibles d’ici à la fin du mois de janvier».
S’exprimant lors d’une conférence de presse, en marge d’une visite de travail dans cette wilaya, Bouazghi a indiqué que «des mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement pour l’acquisition de grandes quantités de vaccin afin de les mettre à la disposition des éleveurs en vue de contenir la propagation de l’épidémie».
En ce sens, le ministre de l’Agriculture a affirmé que «les mesures administratives relatives à l’acquisition de ces vaccins ont été finalisées», soulignant que son ministère œuvre à lutter contre cette maladie en mettant à la disposition des services vétérinaires, à travers le territoire national, des quantités suffisantes de doses de vaccins. L’opération de vaccination contre la fièvre aphteuse a déjà été lancée à travers tout le territoire national, a indiqué le ministre, rappelant les multiples opérations préventives menées et encadrées par le secteur.
Se montrant rassurant quant à la maîtrise de la situation, notamment dans les wilayas les plus affectées (Djelfa, Naâma, El Bayedh, Laghouat, Tiaret, Biskra et M’sila), Bouazghi a également rappelé que les mesures préventives ont été lancées dès l’apparition des premiers cas de cette maladie qui peut toucher n’importe quel pays au monde.
Saluant la contribution des walis dans l’accompagnement des mesures de prévention, à savoir fermeture des marchés à bétails, interdiction de déplacement de cheptel, notamment en zones frontalières, et le renforcement des contrôles vétérinaires, entres autres.
Le premier responsable du secteur de l’agriculture a mis en avant l’implication des éleveurs ayant pris en considération les directives et les orientations d’hygiène pour lutter contre l’épidémie. A noter que Bouazghi a présidé l’ouverture d’un séminaire national sur le développement de la filière céréalière auquel ont pris part des professionnels venus de plus de trente wilayas du pays.
R. N.
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