Incapable de réunir son majlis echoura : le MSP au bord de l’implosion
Par R. Mahmoudi – Anticipant une fracture irrémédiable au sein de son organe délibérant, à savoir le majlis echoura, à cause des divergences de fond, notamment sur la question de la présidentielle, la direction du MSP a décidé de reporter sa réunion prévue ce vendredi au 25 janvier prochain, alors que le président du parti, Abderrazak Mokri, s’était engagé à rendre sa décision finale au sujet de l’échéance d’avril prochain lors de cette réunion.
Il est clair que le MSP préfère attendre, à l’instar des autres formations politiques, la décision qui sera annoncée, au plus tard le 18 janvier, par le président de la République. Mais ce que l’actuelle direction du parti islamiste redoute le plus, c’est l’offensive de ses détracteurs à l’intérieur du majlis echoura, et à sa tête Abderrahmane Saïdi, qui a déclaré la guerre à Abderrazak Mokri. Réputé proche de l’ex-président du parti, Bouguerra Soltani, le président du majlis echoura compte mobiliser ses troupes pour tenter de renverser la vapeur au cours de cette réunion décisive. Mettant en avant les échecs et les déboires répétés de l’actuelle direction, les pro-Soltani estiment que le moment est venu pour déloger Mokri et son équipe et remettre le parti sur les rails de la participation.
Si Bouguerre Soltani se défend de toute ingérence dans les affaires du parti, depuis qu’il a créé son Forum mondial du juste milieu, ONG qui lui permet de rester visible sur la scène politique, la manœuvre actuelle porte clairement son empreinte.
En plus du forcing des participationnistes, le MSP fait face depuis quelques jours à une levée de boucliers inédite dans les rangs de l’Union générale des étudiants libres (UGEL), réputée inféodée au parti islamiste, et dont la direction a ouvertement accusé Mokri de vouloir l’entraîner dans des actions de troubles à des «fins inavouées».
Toutes ces accusations prouvent que le chef de file Mokri n’a plus la cote au sein de son mouvement. Ce qui explique un peu cette frénésie, sans égale, dans la classe politique, en termes de déclarations et d’interventions dans les médias et sur les réseaux sociaux.
R. M.
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