Ce que Messahel a dit à ses interlocuteurs à Copenhague
Par Houari A. – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a eu une intense activité, ce jeudi à Copenhague, notamment avec les responsables des agences spécialisées de l’ONU.
L’occasion de se concentrer sur les éléments clés contenus dans son message. Le rendez-vous est pour le moins important, d’autant que le chef de la diplomatie algérienne devait «marketer» la grande stabilité de l’Algérie, un pays sécurisé qui vit en paix dans une zone marquée par de grandes turbulences, dues notamment aux crises que connaissent certains pays du voisinage, à la persistance de la menace terroriste et au phénomène de la migration clandestine massive.
Par ailleurs, dans sa conférence au Collège royal de Défense du Danemark, le ministre Messahel a souligné que «la politique de réconciliation nationale sacralise la vie humaine et la place au-dessus de toute autre considération». L’expérience algérienne reste, en effet, un cas d’école, puisqu’elle demeure le seul grand exemple de victoire totale contre le terrorisme, avec, en prime, un renforcement du sentiment national.
Le ministre s’est efforcé de démontrer comment cette stabilité dont jouit l’Algérie malgré les multiples défis sécuritaires qui marquent la région, lui a valu son classement, en 2017, au septième rang des pays les plus sûrs au monde par l’institut Gallup de Washington. Il a montré que ce résultat est l’aboutissement d’une vision de paix, de réconciliation, de dialogue et de développement à long terme préconisée par l’Etat.
Messahel a fait remarquer que «tout cela repose finalement sur des principes clairs», à savoir la non-ingérence dans les affaires d’autrui, l’équidistance par rapport à toutes les parties et toutes les positions et intérêts en présence et l’appropriation des processus de règlement des crises et conflits, à l’abri de toute interférence ou pression étrangères. Mais aussi sur le respect de l’intégrité territoriale des pays concernés, de leur souveraineté, de leur unité nationale et également sur la préservation de leur cohésion nationale. «L’Algérie, a-t-il dit, s’inscrit toujours dans l’esprit et la lettre de la Charte des Nations unies et dans la stricte conformité à la légalité internationale et aux valeurs universelles qui transcendent les conjonctures et concourent au rapprochement des individus et au dépassement rapide et pacifique des différends entre les peuples et les Etats».
Sur les contributions apportées par les médiations menées par l’Algérie dans la conclusion des accords, les exemples puisés des palmarès de la diplomatie algérienne sont édifiants. Aujourd’hui, en s’adossant à ces mêmes principes, elle s’investit pleinement dans les processus de paix en Libye, au Mali et au Sahara Occidental, et développe avec ses voisins, au Nord comme au Sud, une coopération multidimensionnelle dans la lutte contre les fléaux du terrorisme et de l’extrémisme violent.
Parmi les principes sur lesquels a insisté le ministre des Affaires étrangères, on note la politique de déradicalisation, la lutte contre les facteurs de marginalisation et d’exclusion, la promotion de la justice sociale et de l’égalité de chances, la réconciliation nationale, la promotion de la démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
«Le discours extrémiste qui est fondé sur la logique de l’exclusif et de l’exclusion est battu en brèche, dévalorisé et vidé de sa substance et de sa portée par ces différents leviers sur lesquels reposent la stabilité et la pérennité des sociétés modernes», a affirmé Abdelkader Messahel.
Dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, Messahel a présenté l’action politique en profondeur menée par notre pays, laquelle consiste entre autres à priver les tenants et promoteurs du terrorisme et de l’extrémisme violent de facteurs d’ancrage dans la société et dans son mode de fonctionnement politique et socioéconomique.
«Et c’est grâce à cette politique que le pays a rapidement refermé, par des voies pacifiques et en partant de la conviction que la voie de la répression légale a nécessairement ses limites, les plaies de la décennie noire et mobilisé le peuple tout entier autour du seul objectif qui vaille la peine, le développement du pays et le bien-être de tous ses citoyens, sans exception ou exclusion», a assuré Abdelkader Messahel
Enfin, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur la dimension référentielle, en soulignant que la politique de réconciliation nationale, combinée aux différentes autres mesures, «a permis une nette décantation, dévoilant une écrasante majorité de terroristes qui ne demandait qu’à réintégrer la société contre une infime minorité d’extrémistes qui a préféré persister dans son aventure criminelle». L’insignifiance du niveau de récidive parmi ceux qui ont bénéficié des dispositions de la réconciliation nationale «est un indice à lire positivement du point de vue de la politique de déradicalisation menée par l’Etat», a-t-il assuré.
Lors de son intervention au collège royal de défense du Danemark, Abdelkader Messahel a tenu à montrer comment cette démarche a aussi, à travers des stratégies et des programmes d’action dans des domaines aussi variés que la révision constitutionnelle de l’année 2016, les programmes de développement, l’éducation, le rétablissement de la centralité du référent national religieux, sans négliger le domaine de la communication, dont l’Etat a consenti d’importants efforts pour encourager l’exercice effectif de la liberté d’expression, contribué de façon déterminante à appuyer la politique de déradicalisation. Une politique certes née dans le feu de l’action avec l’objectif de préserver le maximum de vies humaines, mais qui s’est vite adaptée à la nature évolutive de la menace extrémisme et terroriste, ceci, «afin de mettre durablement la nation à l’abri de nouvelles dérives extrémistes et terroristes», a expliqué le ministre.
Enfin, aux représentants de la communauté nationale établie au Danemark, Abdelkader Messahel a rappelé que l’Algérie «est un pays stable grâce au leadership clairvoyant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika».
H. A.
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