France : le président Macron au cœur d’une tourmente quasi révolutionnaire
De Paris, Mrizek Sahraoui – Un seul mot d’ordre : «Macron dégage», repris à l’unisson par les 84 000 Gilets jaunes, presque le double que lors du huitième acte, descendus dans la rue, ce samedi, pour la neuvième fois consécutive.
Les réponses apportées à la grogne sociale par Emmanuel Macron, qui ont consisté à contourner au lieu d’affronter la réalité, n’ont fait, il faut bien le dire, qu’attiser la colère des Gilets jaunes.
Dans un premier sursaut bien tardif, le président Macron, claquemuré dans la cage dorée de la République et au cœur d’une tourmente quasi-révolutionnaire, avait annoncé, le 10 décembre dernier, des mesures dont l’estimation dépasse les dix milliards d’euros, censées mettre un terme à la révolte. Simple paraguante destinée à acheter la paix sociale, a-t-on rétorqué du côté des Gilets jaunes.
Puis, se sont enchaînées de la part du président français des catilinaires bien moins élaborées que celles que rapportent l’histoire, mais plus insupportables, décevantes et vexatoires les unes après les autres à l’égard des protestataires. Il s’en est suivi l’annonce d’«un grand débat national».
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la grande trouvaille de Macron, «le grand débat national», une improvisation aussitôt moquée et intitulée «grand bla-bla national» par de nombreux leaders des Gilets jaunes, visant, accuse-t-on, à torpiller le référendum d’initiative citoyenne (RIC).
Au moment où les Français réclament un peu plus de pouvoir d’achat, des salaires décents, une lutte contre un chômage endémique, une juste répartition des richesses et, surtout, une équité face à l’impôt, pour ne citer que ces quelques griefs, Emmanuel Macron, par la voix de son ministre de l’Intérieur, se satisfait des interpellations opérées et du nombre des forces de l’ordre déployées, chaque samedi, de plus en plus décriées et accusées de violences supposées illégitimes, invitant les Français à palabrer, sans que personne sache quelles seront les suites de ces palabres.
Emmanuel Macron avait opté pour la politique d’«il faut laisser mourir le canard boiteux», il subit, malgré lui, un mandat calamiteux.
M. S.
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