Arrestation de Laurent Gbagbo : le dossier était vide selon la CPI
Laurent Gbagbo a été acquitté ce mardi des crimes contre l’humanité dont il était accusé par la communauté internationale. La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné la mise en liberté immédiate de l’ancien président de la Côte d’Ivoire. «La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes, fidèles à Gbagbo) concernant l’ensemble des charges» retenues contre eux et «ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés», a déclaré le juge président Cuno Tarfusser.
Premier ancien chef d’Etat à avoir été remis à la Cour, Gbagbo, 73 ans, était jugé pour des crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois. A l’époque, de nombreux observateurs avaient soutenu que c’est en réalité Laurent Gbagbo qui avait gagné l’élection et que son arrestation était un complot.
La mise en liberté des deux accusés est suspendue jusqu’à mercredi afin de laisser le temps à l’accusation de répondre à la décision historique rendue par la CPI. Ils étaient tous deux accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupables.
La décision des juges est un nouveau camouflet pour la CPI et notamment certains pays européens ayant plaidé pour l’arrestation de Laurent Gbagbo.
S. S.
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