Les militaires à la retraite interdits de se présenter à l’élection présidentielle ?
Par R. Mahmoudi – C’est la question que l’on ne peut s’empêcher de poser après la décision prise par le colonel à la retraite Ramdane Hamlet de retirer sa candidature de la prochaine élection présidentielle annoncée en septembre dernier.
Cet ex-officier supérieur a annoncé sa décision dans un communiqué laconique, rendu public mardi, en la justifiant par «des raisons personnelles et politiques», sans en donner d’autres précisions. Pour les observateurs de la scène politique, cette décision porte un nouveau coup dur à la liberté d’action et d’expression des militaires à la retraite, après les mises en garde successives du ministère de la Défense nationale et de l’état-major de l’ANP, appelant les anciens officiers de l’institution militaire à observer, au nom du devoir de réserve, le mutisme le plus total et à s’interdire, notamment, tout commentaire sur la vie politique, a fortiori sur les prochaines échéances électorales.
Les réactions intempestives suscitées par une déclaration du général à la retraite Ali Ghediri, parue dans un quotidien national il y a quelques semaines, illustrent à la fois l’extrême fébrilité avec laquelle est appréhendée la présidentielle d’avril 2019 et l’intransigeance du commandement de l’ANP sur tout ce qui a trait à l’implication des anciens militaires dans le débat actuel.
Le plus cocasse dans cette histoire est qu’on ait choisi un colonel des services de renseignements, lui-même à la retraite, pour expliquer cette fermeté soudaine envers ses anciens compagnons et se payer le luxe de dénigrer son ancien chef sur les plateaux de télévisions étrangères.
R. M.
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