Pourquoi j’ai décidé de retourner en Algérie
Par Sarra Hamadouche – Une question récurrente : «Pourquoi tu es revenue ?». Connaître son histoire permet le développement et la construction de soi. L’histoire de mon pays est ma fierté ; je nourris mes rêves et mes ambitions à travers elle. Savoir d’où l’on vient nous aide à entrevoir où nous allons, vers quel avenir.
Mon histoire m’a octroyé des valeurs sûres que personne ne peut détruire.
Je suis native d’Alger et Alger est mon oxygène, tout autant que mes montagnes de Kabylie.
Il y a quatre ans, j’ai décidé de partir pour grandir loin des miens, seule. De loin, l’Algérie me paraissait encore plus belle, plus rayonnante, splendide et son manque se faisait ressentir, chaque jour un peu plus.
La France m’a accueillie comme son enfant, je me suis, à mon tour, attaché à ce pays où je pouvais percevoir une part de mon passé.
J’ai passé trois ans à Toulouse. L’une de mes plus belles expériences, je dois l’avouer. Je me suis construit une famille, j’ai découvert des cultures, j’ai surmonté des épreuves, j’ai appris à vivre seule, à me débrouiller. Cependant, je savais qu’à terme, je devais retourner auprès de ma mère, un sentiment viscéral.
Mon retour n’a pas fait l’unanimité. Une question revenait en boucle : «Pourquoi es-tu revenue dans ce bled ?» J’ai donc décidé d’éclaircir mon point de vue auprès de cette majorité de personnes.
Je suis retournée en Algérie car, pour commencer, je suis une personne extrêmement ambitieuse et je me vois mal travailler tout au long de ma carrière pour le compte d’une entreprise qui n’est pas la mienne. Ayant suivi un cursus dans le domaine de la gestion et de l’économie, j’estime que je peux me permettre de souligner que l’Algérie possède un marché économiquement vierge, porteur d’opportunités, contrairement aux pays dits «développés». Bien sûr, ces convictions me sont personnelles.
Ensuite, je ne voulais aucunement abuser de l’hospitalité de mon pays d’accueil, et j’ai voulu retourner de la même manière avec laquelle je suis partie, sans devoir chercher, à tout prix, un moyen d’y rester en, à mon sens, détruisant mes rêves de fleurir ma carrière professionnelle.
Puis, je dois beaucoup à mon Algérie qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui : une Algérienne pétrie de ses valeurs, nourrie à ses espoirs. Mes aïeux m’ont recouvré ma liberté, leur rendre la pareille est un devoir, quel qu’en soit le prix.
Ma culture est tellement noble et riche qu’il ne faut pas avoir honte de la montrer, de la partager. Je suis convaincue qu’en France, j’étais une ambassadrice de mon pays, mon nationalisme augmentait mon estime aux yeux des autres.
Enfin, je veux être aux côtés des êtres les plus chers pour moi, partager leurs joies et leurs peines.
Le bonheur, c’est nous qui le créons.
«Il n’existe pas de mode d’emploi qui donne un plan pour situer le bonheur. Chacun le cherche à sa façon, aux endroits où il pense pouvoir le trouver.» (Daniel Glattauer)
S. H.
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