Première attaque contre des civils : les résidus du terrorisme refont surface
Par R. Mahmoudi – Un homme a été tué et un autre grièvement blessé, mercredi après-midi, par les tirs d’un groupe terroriste qui a dressé un «faux barrage» sur la route reliant les communes de Bordj El-Emir Khaled et Tarek Ben Ziyad, dans la wilaya d’Aïn Defla.
Selon une source médicale, citée par le quotidien arabophone Ennahar, le blessé aurait reçu une balle dans une partie sensible de son corps et subit actuellement une opération chirurgicale.
Il s’agit de la première attaque terroriste contre des civils depuis des années dans cette région du pays qui avait été, dans les années 1990, le théâtre de plusieurs incursions meurtrières menées par le Groupe islamique armé (GIA), suivi du GSPC. Ce regain de la violence terroriste visant les civils fait craindre un redéploiement des groupes armés, qui étaient jusque-là acculés et assiégés dans leurs zones de repli, à la veille d’une échéance électorale capitale pour l’avenir du pays. Les terroristes avaient toujours, par le passé, choisi des moments aussi sensibles pour tenter de marquer leur présence par des coups d’éclat médiatiques, tout en cherchant à perturber le processus électoral.
Ces dernières années, les rares attentats menés par les différents groupuscules affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou ceux se revendiquant de «l’Etat islamique au levant et en Irak» (Daech) ont été signalés dans les deux principaux maquis où ils se sont retranchés, à savoir le versant sud du massif du Djurdjura, en Kabylie, et dans certaines régions de l’est et de l’extrême est du pays. Cela dit, les groupes armés ont également commis des attentats tout aussi meurtriers dans d’autres régions du pays, et notamment dans la région d’Aïn Defla. Mais le dénominateur commun de tous ces attentats est qu’ils ciblaient essentiellement des militaires.
En juillet dernier, 7 soldats de l’ANP avaient été tués lors d’un accrochage avec un groupe terroriste à Tébessa dans la région forestière de Mizrana. Plusieurs autres soldats ont été blessés lors de l’attaque.
Dans la région d’Aïn-Delfa, une attaque terroriste en 2015, revendiquée par l’Aqmi, avait fait 14 morts dans les rangs de l’ANP.
R. M.
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