Quand les peuples écrasés crient à la dictature déguisée dans toute l’Europe
De Paris, Mrizek Sahraoui – Dans toute l’Europe, dont les jours sont probablement comptés – le risque est pris très au sérieux –, les peuples, singulièrement en France, se rebiffent, réclamant davantage de démocratie participative quand, comme en Italie ou en Hongrie, ils ne donnent pas de la voix – et mandat – aux partis dits populistes et d’extrême droite, les partis traditionnels étant en voie d’extinction, usés par le temps et les pratiques.
L’irruption, à quelques encablures des élections européennes, du mouvement des Gilets jaunes dans la vie politique française a complètement chamboulé l’agenda du président français qui s’est voulu le dernier rempart et l’incarnation du farouche opposant à la «lèpre populiste». Elle a également changé la donne au niveau de l’Europe qui retient le souffle à moins de trois mois de la date-butoir du Brexit, dont aucun accord n’est trouvé pour l’heure, et à mesure que ladite échéance électorale se précise. La coupe est pleine à travers toute l’Europe dont l’avenir est plus que jamais suspendu à un fil.
Outre le fait que le mouvement des Gilets jaunes a réussi en un court laps de temps à mettre à nu le mal-être d’une population pendant longtemps bernée par les discours creux d’une élite habituée au jeu des chaises musicales et trompée par des promesses sans lendemains perpétuellement renouvelées, il a surtout ébranlé les establishments, pendant très longtemps, là encore, engoncés dans leurs certitudes érigées en dogme absolu sans autre solution possible tenant compte des intérêts des citoyens.
Désormais, Emmanuel Macron, un temps chantre du progressisme, à présent cible des tirs croisés venant de toutes parts, n’est plus l’ambitieux et l’audacieux leader. Il est plus devenu un handicap pour la construction de l’Union européenne qui court, cette fois, un réel risque d’être démantelée avec l’arrivée plus que probable des nationalistes au Parlement de Strasbourg. Plus encore, sa politique pourrait lui être opposée en contre-argument de campagne – en or jaune – par les eurosceptiques aux commandes dans bien de pays, la Pologne, l’Italie et la Hongrie en l’occurrence, et à deux doigts d’y accéder dans d’autres, en France, dans les pays scandinaves, en Autriche, aux Pays-Bas, en Belgique, en Slovaquie, etc., où la rhétorique nationaliste s’affirme et gagne du terrain.
De la même façon, l’on a assisté à ce «dégagisme» qui a marqué le monde contemporain. Il se pourrait fort bien que les caciques à la tête des institutions européennes portant une grande responsabilité dans le délitement de l’Europe subissent le même sort.
Et c’est le grand saut dans l’inconnu.
M. S.
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