Bouteflika, Gaïd-Salah, Toufik, l’ex-DRS et les secrets «irrévélés» de Mokri
Par R. Mahmoudi – Revenant plus en détails, dans un entretien au quotidien El-Khabar, sur sa fameuse rencontre avec le frère cadet et conseiller du président de la République, le chef du MSP, Abderrazak Mokri, affirme avoir compris de ces discussions que la famille du chef de l’Etat «craignait pour sa sécurité de ce qui pourrait être provoqué par le transfert soudain du pouvoir à une autre partie durant les deux prochaines années». Il rapporte également que la famille du Président était «très gênée» par l’idée d’un cinquième mandat en raison de la dégradation de son état de santé.
Que cherche le chef du MSP à obtenir, en rompant ainsi le principe de confidentialité ? Le fait-il pour se venger après avoir échoué dans le marché qu’il aurait conclu avec ses interlocuteurs ou alors, au contraire, pour proposer à nouveau ses bons offices ? Veut-il enfin pousser ses interlocuteurs à réagir, donc à sortir de leur réserve ?
Mokri explique que la famille du Président «avait bien accepté de reporter l’élection, parce qu’elle était persuadée que l’opinion publique locale et internationale s’opposaient à un cinquième mandat». Cependant, elle était hésitante pour l’idée de proroger le mandat, «en raison de son état de santé et son incapacité à assumer les charges de la magistrature suprême», rapporte encore le chef du MSP.
Mokri affirme avoir compris à travers ses entretiens avec le frère du Président que ce dernier «n’était pas prêt à léguer à d’autres les larges pouvoirs présidentiels qu’il s’est octroyés quand il était puissant».
Plus impertinent encore, le chef de file des islamistes accuse les «anciens services» d’avoir fait échouer l’option du report de la présidentielle dont il s’est fait le porte-flambeau. «L’idée du report des élections, souligne Mokri, était prise au sérieux mais elle a été brisée par les réseaux manipulés par les anciens services de renseignements au niveau des médias et de certains partis et personnalités, au motif que cette idée (du report, ndlr) constitue un obstacle pour le projet sur lequel ils travaillent, qui est de mettre fin à l’ère Bouteflika et de faire élire un nouveau Président par la méthode traditionnelle, c’est-à-dire avec le soutien de l’Etat.»
Dans la foulée, Mokri se dit également convaincu que le commandement de l’ANP «approuvait l’idée du report», en affirmant avoir demandé à «(s)’en assurer directement et sans intermédiaires».
R. M.
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