Emmanuel Macron a-t-il lâché le barbouze Benalla ?
De Paris, Mrizek Sahraoui – Tout porte à le penser au regard des derniers développements de l’affaire éponyme. L’ancien «conseiller très spécial» à la sécurité du président Macron a, en effet, été placé en garde à vue, ce jeudi, dans l’enquête sur l’indue utilisation des passeports diplomatiques, a indiqué le parquet de Paris, cité par la presse française.
Pendant longtemps protégé au plus haut sommet de l’Etat, désormais cerné de toutes parts, le barbouze Benalla est, de toute évidence, lâché par ses anciens protecteurs, lassés, agacés par des rebondissements à répétition, risquant par ricochet de saper tous les efforts déployés dès après l’ouverture du «grand débat» national. L’enquête est étendue «aux infractions de faux, usage de faux et obtention indue d’un document administratif». Entendu par la commission d’enquête du Sénat, le directeur de cabinet du président de la République a déclaré devant la commission sénatoriale que le Franco-marocain Benalla aurait obtenu son deuxième passeport par une «falsification».
Clairement, l’Elysée veut à tout prix se débarrasser de l’ancien vigile devenu trop encombrant à l’heure où tout est mis en œuvre pour tenter d’éteindre la colère citoyenne par le biais de la consultation emmenée tambour battant dans l’espoir de remettre le quinquennat sur les rails.
Quel est l’intérêt, en effet, à vouloir protéger un individu tout à fait banal bon à figurer dans la rubrique des faits divers, celui par qui le scandale d’Etat est arrivé et qui a lancé le compte à rebours de la descente sur terre – plutôt aux enfers – de Jupiter. Aucun intérêt, et il était temps de s’en apercevoir.
Sans présumer des suites judiciaires qui seront données à cette affaire, il n’en reste pas moins que la prochaine virée de Benalla pourrait le mener à la Santé. Sans passeport diplomatique, cette fois.
M. S.
Comment (11)