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Le dilemme Ghediri

Par Bachir Medjahed – Le pouvoir peut-il neutraliser la candidature du général à la retraite Ali Ghediri ? Même si, dans les faits, nous n’en sommes pas encore à la rupture, il n’en demeure pas moins que pour la première fois depuis l’indépendance, c’est une éventualité qui commence à prendre forme dans la mesure où un haut officier à la retraite présente sa candidature en direct en dehors des institutions, comme l’armée et les partis politiques.

Nous sommes devant une situation compliquée. Serait-il possible que, pour la première fois, ceux qu’on nomme les «décideurs faiseurs de présidents» vont perdre la main sur le processus de désignation du candidat à faire immanquablement «élire» et donc à se faire exclure dorénavant de ce champ de compétences ?

Est-ce la fin du système ou d’un système ou, alors, une entrée réelle dans une deuxième République ? Du fait qu’à ce jour nous nous posons toujours la question de savoir comment se prend la décision au sommet de l’Etat et que la réponse reste vaine, entrons-nous, cette fois, dans une clarté constitutionnelle ?

Il resterait encore la possibilité pour le pouvoir de chercher les moyens de neutraliser la candidature du général à la retraite car, quand bien même celle-ci pourrait être qualifiée de constitutionnelle, on trouvera toujours les moyens de faire parler la Constitution autrement. Il appartiendra aux moyens de force de trancher en ayant la suprématie du «rendre-raison».

Il est certain que les enjeux ne seront pas seulement ceux de passer-la-main ou ceux de se saisir uniquement du pouvoir. La campagne électorale sera celle de la perestroïka. Tout sur la table sans des dessous de table.

B. M.

 

 

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