L’ex-député Tahar «spécifique» revient par la porte de la présidentielle
Par Hani Abdi − Parmi les personnes ayant retiré les formulaires de candidature à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, il y a un nom bien spécifique. Il s’agit de l’ancien député Tahar Missoum, qui avait marqué sa législature par ses interventions musclées et acides. Empêché de se présenter aux dernières législatives, Tahar Missoum décide de jouer dans la cour des «grands». Surnommé «spécifique», cet ex-député a donc bien tenu son engagement, exprimé à l’été 2018, d’aller à la conquête de la magistrature suprême.
Il est désormais face au défi de réussir à collecter les 60 000 parrainages nécessaires pour valider sa candidature. Un pari difficile, surtout qu’il doit obtenir ces parrainages dans 25 wilayas au minimum et avec 1500 paraphes par wilaya. Mais Tahar Missoum semble prendre plaisir à ce qu’il est en train de faire et joue sur sa réputation de député qui bousculait les ministres de la République en plénière à l’APN. Beaucoup d’Algériens suivaient, amusés, ses sorties critiques des politiques du gouvernement, mais aussi des ministres. Tahar Missoum dénonçait à sa façon des faits de corruption, des passe-droits et le gaspillage de l’argent public. A chaque fois, il trouvait le moyen de surprendre l’auguste Assemblée dans laquelle il a siégé durant cinq longues années.
On se souvient encore de ce député qui venait toujours avec des objets ou des produits d’importation superflus, comme les lingettes et les croquettes pour chats et chiens. Par ses déclarations explosives sur, notamment, de hauts responsables, Tahar Missoum a fini par avoir une relation conflictuelle avec le président de l’APN de l’époque, Larbi Ould-Khelifa, qui est allé jusqu’à l’exclure pendant plusieurs semaines de la séance plénière. Tahar Missoum a créé son propre parti, Rassemblement algérien, qui n’est pas encore agréé.
H. A.
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