Mouloud Hamrouche n’est pas candidat à l’élection présidentielle
Par Sadek Sahraoui – L’ancien Premier ministre sous Chadli, Mouloud Hamrouche, a laissé entendre dans un entretien publié ce matin mardi par le quotidien El-Khabar qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle d’avril 2019.
Mouloud Hamrouche justifie sa décision par le fait que les leçons du passé n’ont pas été prises en compte. Au titre de ces leçons, il cite l’échec des différentes équipes qui se sont succédé au pouvoir depuis l’indépendance à construire un Etat. «Nous avons la difficulté de comprendre l’Etat et le pouvoir. Nous mélangeons tout le temps entre l’Etat et le pouvoir ou le gouvernement. (…) Le problème chez nous est que nous n’avons pas construit l’Etat porté par le projet national et nous n’avons pas institué les instruments du pouvoir (…) Quand l’Etat est absent, les institutions le sont aussi. Autant que le contrôle et l’obligation de rendre compte. Le résultat final est l’absence de la loi. La situation ressemble à celle du marché parallèle qui envahit l’action de l’Etat et domine le gouvernement, l’économie et la culture (…)», assène-t-il.
Allant plus loin dans son constat, l’ancien chef du gouvernement parle carrément d’ «échec généralisé qui est également partagé par les partis de l’opposition». «Il est reproché à l’opposition de n’avoir pas de programme ni de capacité de l’appliquer, et si elle en a un, alors le gouvernement lui-même n’en a pas», a-t-il martelé.
Mouloud Hamrouche estime également que les élections ne permettent pas de changer les choses en Algérie. «Les consultations électorales et politiques ont perdu la plupart de leur contenu et de leur influence et ont perdu leur finalité aussi. Elles ne donnent pas la légitimité, n’adoptent pas des programmes et ne donnent pas de pouvoir aux élus. (…) Cela concerne le président de la République aussi », a-t-il dit.
Lors de cet entretien, Mouloud Hamrouche s’est dit également regretté que son appel lancé, en 2014, au président Abdelaziz Bouteflika, au général Ahmed Gaïd-Salah et au chef du DRS à l’époque, le général Mohamed Mediène, pour qu’ils retiennent les leçons de l’échec et de préparer les conditions pour que l’Algérie aille vers une nouvelle phase politique n’ait pas été entendu.
S. S.
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