Rencontre volcanique
Par Bachir Medjahed – Il n’est pas sorcier de s’attendre à une montée en puissance de la contestation sociale et à la transformation de celle-ci en mouvements sociaux et politiques si les accumulations en frustrations s’accompagnent de l’absence d’espoir au soir de l’élection présidentielle.
Le point culminant en est la rencontre volcanique entre le social et le politique. Pour le moment, le caractère de «force» politique n’a pu être attribué à des partis existant du fait, surtout, qu’il n’y en a pas et de capables à offrir l’hospitalité à la jeunesse radioactive. Ce ne sont pas les intentions qui manquent mais les capacités à attirer qui font défaut ; capacité à arrêter une fission quand l’incapacité à traiter en amont les facteurs de mise à feu de l’explosion est avérée.
Pourtant, ce ne sont pas les lanceurs d’alarme qui se sont condamnés au silence, le Président ayant lui-même à maintes reprises affirmé l’impérieuse nécessité de la mise en place d’une politique de prévention par le traitement en amont des crises pour que celles-ci ne surviennent pas. Ce ne sont pas les enceintes parlementaires qui ont bouillonné en réponse, sauf à deux reprises, quand il fallait discuter des salaires de nos députés vociférant et quand il fallait «cadenasser» le Parlement pour montrer le chemin à emprunter comme moyen de se «passer» des règlements défavorables.
Quand la violence parlementaire devient une référence aux comportements des populations, c’est toute l’action parlementaire qui perd sa crédibilité. Lorsque des leaders politiques dénoncent eux-mêmes la corruption politique qui se traduit par l’achat des voix et que cela ne donne pas matière à des poursuites judiciaires, il est normal, alors, que les populations ne croient plus à la lutte contre la corruption. Il y a bien là moyen à encourager les candidats à la périlleuse émigration clandestine.
Il y a une Assemblée nationale qui devrait servir à des affrontements d’idées, au moins pour laisser s’épuiser les diverses différentes positions politiques car il est connu et reconnu que, sans débat, il serait douteux qu’il puisse exister une solution politique ou même d’une autre nature qui soit acceptée par la majorité des populations. Quelle solution serait applicable avec efficacité si des composantes entières des populations ne trouvent pas que leurs préférences ou leurs différences y soient représentées et prises en compte ?
Le compromis n’est donc point un instrument de gestion. Pourtant, il serait difficile de se rappeler si vraiment il y a eu un jour un débat qui a été mené jusqu’à son terme, jusqu’à l’épuisement de toutes les argumentations contradictoires et, dès lors, à un compromis.
B. M.
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