L’incursion ratée d’un ex-conseiller de Sarkozy dans l’élection algérienne
Par Kamel M. – Le directeur de campagne du candidat à la présidentielle Ali Ghediri a démenti toute relation entre le général à la retraite et Abderrahmane Dahmane. Certains médias avaient indiqué que ce dernier était désigné conseiller de Ghediri pour la France. La mise au point aussi prompte qu’expéditive de Mokrane Aït Larbi montre à quel point une proximité avec cet intrigant personnage peut nuire à l’image du prétendant à la magistrature suprême.
Abderrahmane Dahmane, décrit comme un homme de réseaux en France, avait joué un rôle-clé lors de la campagne présidentielle de 2007 en faveur de l’ancien président Nicolas Sarkozy dont la politique interventionniste en Libye a plongé ce pays dans la guerre civile. Sa tentative d’incursion dans le paysage politique algérien suscite des interrogations.
Il y a quelques années, Abderrahmane Dahmane avait déclaré que c’était lui qui aurait reçu la demande de l’ancien secrétaire général du FLN Amar Saïdani pour l’obtention d’un titre de séjour en France et l’aurait transmise au chef de cabinet du préfet de police de Paris après en avoir informé Claude Guéant. Y a-t-il un lien entre cette apparition soudaine de l’ancien conseiller à l’intégration de Nicolas Sarkozy à l’Elysée entre 2007 et 2011 et sa relation avec Amar Saïdani ? Ce dernier tirerait-il les ficelles derrière le rideau et pour qui roulerait-il ?
Abderrahmane Dahmane s’était positionné du côté de Lila Lefèvre qui, à partir du siège du Parlement européen, avait appelé le président Bouteflika à se retirer. «L’Europe où se soigne la momie et sa famille n’est derrière aucune campagne, elle dirige [l’Algérie] par le biais de ses amis sur place. [On] fabrique quoi [en Algérie] en dehors de la corruption ?» avait-il commenté en guise de soutien à la journaliste algéro-franco-belge.
Abderrahane Dahmane, qui a été traduit en justice par le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, pour «diffamation», s’affiche, par ailleurs, de façon ostentatoire avec les chefs de file du lobby sioniste pro-israélien en France dont il semble s’être servi pour pouvoir s’introduire dans le sérail français où il avait effectivement fini par y occuper une bonne place avant d’en être éjecté lorsqu’il avait senti la menace que sa présence aux côtés de Sarkozy représentait pour lui dans un contexte marqué par la montée de l’islamophobie, encouragée par le discours flottant de son mentor.
K. M.
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