Bourita supplie à nouveau l’Algérie pour qu’elle accepte un «dialogue direct»
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien accordé à la chaîne qatarie Al-Jazeera, le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita, a de nouveau formulé le vœu de son pays de voir l’Algérie consentir à établir un «dialogue direct» avec son voisin. Comme seule garantie, la parole de «Sa Majesté» : «L’appel du roi émane d’une volonté sincère, sa main reste tendue et les deux peuples ont une volonté sincère» (sic).
Bourita se dit même très optimiste pour l’avenir de ces relations. En voit-il des signes ? «Nous n’avons pas défini un plafond, ni des limites dans notre initiative, renchérit-il. Nous proposons un espace de dialogue bilatéral.» Et d’enchaîner : «Nous avons toujours espoir que l’Algérie réagisse d’une manière ou d’une autre à cette initiative, sachant qu’elle dispose d’une grande marge pour la gérer comme elle le souhaite.» Cela dit, il ne veut entendre parler ni de l’Union du Maghreb arabe – espace que propose l’Algérie pour toute discussion avec les pays de la région –, ni d’aucune offre de médiation émanant de ces pays : «Nous ne voulons pas de médiateurs pour résoudre le problème, nos problèmes», avant de se raviser en concédant que «l’établissement de relations bilatérales n’empêcherait guère la construction d’une Union du Maghreb arabe».
Sans sentir la moindre contradiction dans son analyse, le chef de la diplomatie de «Sa Majesté» ne s’est pas gêné, dans la même interview, de ressortir les allégations rebattues depuis des semaines contre l’Algérie au sujet d’un prétendu soutien apporté par le Hezbollah libanais au Front Polisario à partir de l’ambassade d’Iran à Alger.
Cousue de fil blanc, la manœuvre marocaine s’est vite dévoilée. Il s’agissait pour Rabat d’inventer une histoire qui pût justifier, aux yeux de l’opinion internationale, sa décision, dictée par Riyad et ses alliés, de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran.
R. M.
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