Louisa Hanoune ne veut pas participer à la prochaine présidentielle
Par Hani Abdi – La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ne veut pas se présenter à l’élection présidentielle du 18 avril 2019.
Cette habituée des élections présidentielles affirme n’exprimer que sa position personnelle et qu’elle est loin de vouloir influencer le comité central, censé se réunir prochainement pour examiner la question de participer ou non à ce scrutin. La pasionaria du PT estime ainsi que la priorité n’est pas cette élection mais «c’est de sauver le pays de la situation chaotique dans laquelle il se trouve et des dangers qui le guettent».
Louisa Hanoune considère que le maintien du système par des processus électoraux opaques, non transparents et ne répondant à aucune norme démocratique «risque de mener le pays à sa perte». Que ce système se maintienne à travers un 5e mandat pour le président Bouteflika ou par la désignation d’un «successeur maison», cela ne changera rien à la situation du pays. Pour elle, le résultat sera le même : «L’Algérie va plonger dans le chaos et l’anarchie qui la feraient disparaître.»
La première responsable du PT se dit que le maintien de ce système va être plus onéreux pour les Algériens. Car, elle considère que pour rester au pouvoir le régime va assurément faire des concessions aux puissants de ce monde. Et sur ce registre, Louisa Hanoune estime que tout est possible. Elle se demande quelles seraient ces concessions.
«Est-ce que c’est le soutien de l’Algérie à la Palestine ou celui à la cause sahraouie ? Le régime algérien va-t-il faire comme le régime marocain qui a normalisé avec l’Etat sioniste en tournant le dos à la cause palestinienne ?», se demande Louisa Hanoune qui évoque dans le même conteste la question de l’installation d’une base militaire d’Africom sur le sol algérien et la volonté de certaines puissances étrangères de pousser l’ANP d’intervenir au-delà de ses frontières en participant militairement à la «résolution» des conflits régionaux.
Louisa Hanoune ira jusqu’à la question migratoire et la volonté de l’Union européenne de créer des «centres de rétention et de tri» des migrants sur le sol algérien.
La première responsable du PT poursuit en relevant la question de la souveraineté nationale. Pour elle, avec un régime faible, la souveraineté nationale prendrait un énorme coup. Elle considère que seule une Assemblée constituante qui donnerait la parole au peuple pourrait sauver le pays de cette situation.
H. A.
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