Main de l’étranger
Par Sadek Sahraoui – Du Maghreb à l’Afrique australe en passant par l’Afrique de l’Est et de l’Ouest, le continent africain est actuellement traversé par d’imposants mouvements de contestation.
Partout ou presque, les pouvoirs en place sont largement contestés par les populations. Au Soudan, par exemple, les manifestations contre le régime d’Omar Al-Bachir dure depuis des semaines. Et rien ne laisse penser que la mobilisation va s’affaiblir durant les prochains jours. N’ayant plus rien à perdre, les Soudanais paraissent déterminés à se libérer du joug de la dictature.
Pour cela, beaucoup d’entre eux ont déjà sacrifié leur vie pour cette cause. Et de nombreux autres sont encore prêts à le faire. Non loin que jeudi, des centaines de manifestants sont encore descendus dans les rues de plusieurs villes et villages du Soudan, y compris à Khartoum, la capitale, pour réclamer la démission du président Al-Bachir au pouvoir depuis trois décennies. Deux Soudanais y ont été tués, ce qui porte le bilan des morts du soulèvement à quarante
Bien sûr, et pour justifier la répression sanglante des manifestations, Omar Al-Bachir a ressorti l’histoire absurde de la main de l’étranger et veut donc accréditer l’idée que son pays est victime d’une conspiration. A l’en croire, le Soudan serait aussi bien que la Suisse ou la Suède. Allons donc ! La vérité, Omar Al-Bachir a cassé le Soudan, un pays dont les terres sont réputées pour être les plus fertiles d’Afrique.
Plutôt que reconnaître l’échec de sa politique, de faire gentiment ses valises et de partir, Omar Al-Bachir continue de s’accrocher au pouvoir. Il veut y rester même au prix d’un bain de sang. Comme la plupart des dictateurs africains, il est dans une logique suicidaire jusqu’au-boutiste. Son incompétence et sa folie du pouvoir ont déjà conduit à la partition du Soudan.
Selon toute vraisemblance il n’a rien retenu des leçons du passé. Son entêtement à vouloir garder les rênes du pouvoir risque encore de réduire son pays à une portion congrue. Surtout que le Soudan est attendu au tournant par de nombreux acteurs régionaux et extrarégionaux. Mais il ne semble pas s’en préoccuper. Aussi le constat laisse-t-il penser que s’il y a bien quelqu’un qui travaille au profit d’un agenda étranger c’est bien lui.
S. S.
Comment (11)