Gbagbo, la procureure de la CPI et les intérêts de son mari israélo-marocain
Par Karim B. – C’est une révélation fracassante que viennent de faire des médias africains. La pièce manquante du puzzle dans l’acharnement de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président ivoirien renversé par la France a, enfin, été retrouvée. Après un long procès qui aura duré plusieurs années, la CPI a fini par prononcer un non-lieu en faveur de Laurent Gbagbo dont le maintien au pouvoir dans son pays représentait un obstacle pour le pillage des ressources de ce pays par l’ancienne puissance coloniale. Mais au tribunal de La Haye, c’est une tout autre histoire qui se jouait dans les coulisses de la juridiction internationale.
En effet, si la procureure Fatou Bensouda a tout fait pour maintenir Laurent Gbagbo en prison, c’est en raison de sa relation avec un homme d’affaires israélien d’origine marocaine qui n’est autre que son mari. La magistrate gambienne est l’épouse de Philippe Bensouda, présenté comme un «ami de longue date» d’Alassane Ouattara. Le businessman israélien, dont le fils a été assassiné dans une fusillade aux Etats-Unis en juillet 2017, a remporté un marché immobilier d’une valeur de douze milliards de francs CFA, apprend-on.
Le conflit d’intérêt dans l’affaire Gbagbo saute aux yeux. La CPI a, ainsi, servi de lieu de règlement de comptes avec la bénédiction de la communauté internationale qui a laissé se dérouler un simulacre de procès partial et inique.
Alain Toussaint, proche conseiller de l’ancien président ivoirien, confiait à Algeriepatriotique, en juin 2013, que la Côte d’Ivoire «demeure la chasse gardée de la France, selon l’entendement des dirigeants français». La Côte d’Ivoire est un «pays stratégique puisqu’il représente, à lui seul, plus de 40% de l’Union économique et monétaire qui regroupe les ex-colonies françaises d’Afrique de l’Ouest et qui ont en commun une monnaie dénommée le franc CFA», avait-il expliqué, en avouant qu’«en réalité, Gbagbo n’a jamais remis en cause les intérêts français en Côte d’Ivoire», si bien que «les multinationales hexagonales ont largement profité des années Gbagbo». «Seulement, avait-il précisé, dès son élection en octobre 2000, le nouveau chef d’Etat a mis en œuvre une politique de partenariat avec les pays émergents et ceux du Sud. Cette tentative d’ouverture a fortement déplu à la puissance tutélaire, la France, qui estime que la Côte d’Ivoire est sa propriété exclusive.»
Commentant le procès, Alain Toussaint avait soutenu que le dossier d’accusation «est vide» et que Laurent Gbagbo avait été déporté à La Haye «en violation de ses droits, sur la base d’un mandat illégal». «La Cour (CPI, ndlr) ne doit pas avoir honte de reconnaître qu’elle a été induite en erreur, trompée et manipulée par le gouvernement français de Nicolas Sarkozy et son allié Alassane Ouattara. Il n’y a aucun mal à cela. Laurent Gbagbo, à qui Jacques Chirac promettait la CPI depuis 2003, est innocent. Il doit être libéré immédiatement», avait conclu le conseiller de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, accusant Français Hollande et Nicolas Sarkozy d’avoir «ourdi» un complot.
K. B.
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