Moscou : «Washington veut faire un coup d’Etat au Venezuela»
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a accusé, samedi soir, «les Etats-Unis et leurs alliés de vouloir renverser le Président» du Venezuela, en déniant au Conseil de sécurité le droit de discuter de la situation dans ce pays. Parlant de «coup d’Etat», le diplomate a fait valoir que la crise relevait d’une «situation interne» au Venezuela.
Dans sa réponse, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a souligné que «le régime de Nicolas Maduro réprimait son peuple» depuis des années. Des milliers de Vénézuéliens fuient, déstabilisant la région, a-t-il ajouté.
Lors d’un vote de procédure visant à empêcher la réunion, la Russie n’a cependant pas réussi à réunir suffisamment de voix (9 étaient nécessaires sur les 15 du Conseil). La Chine, l’Afrique du Sud et la Guinée équatoriale ont voté avec la Russie contre la tenue de la réunion. Les six pays occidentaux (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Pologne) avec le Pérou, le Koweït et la République dominicaine ont voté pour la réunion. L’Indonésie et la Côte d’Ivoire se sont abstenues.
Les Etats-Unis ont appelé, de leur côté, à l’ONU tous les pays à «être aux côtés des forces de liberté» de Juan Guaido au Venezuela. «Ne testez pas notre détermination», a aussi dit le chef de la diplomatie américaine à l’intention du président vénézuélien – que Washington ne reconnaît plus – au sujet de la protection à apporter aux diplomates américains au Venezuela dont l’expulsion a été ordonnée.
Nicolas Maduro dirige un «Etat mafieux illégitime», a aussi dénoncé Mike Pompeo lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité convoquée à la demande des Etats-Unis et que la Russie a tenté, en vain, d’empêcher. Peu avant cette session, Madrid, Paris, Berlin et Londres avaient nettement durci le ton, en lançant de manière coordonnée un ultimatum à Nicolas Maduro. Ces capitales ont annoncé qu’elles reconnaîtraient l’opposant Juan Guaido comme «président» du Venezuela si des élections n’étaient pas convoquées sous «huit jours».
L’Union européenne a annoncé aussi qu’elle «prendra des mesures» si des élections ne sont pas convoquées «dans les prochains jours». Certains pays européens comme la Grèce continuent toutefois, jusqu’à présent, à soutenir Nicolas Maduro. Les Etats-Unis sont le seul des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à avoir formellement reconnu jusqu’à présent Juan Guaido comme «Président».
S. S.
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