Afrique : la Russie consolide ses bases au Soudan
La Russie gagne du terrain en Afrique. Le porte-parole du Kremlin a reconnu que des «instructeurs» russes sont présents aux côtés des forces gouvernementales au Soudan. «Des instructeurs travaillent effectivement là-bas. Ils travaillent déjà depuis un certain temps», a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, ajoutant que cette présence «dans le cadre des relations bilatérales russo-soudanaises» est «absolument légitime». «Je ne pense pas que cette information ait besoin d’être détaillée», a-t-il ajouté, sans préciser le rôle exact de ces instructeurs dans le pays.
Le vice-ministre des Affaires étrangères pour l’Afrique et le Proche-Orient, Mikhaïl Bogdanov, avait auparavant indiqué lundi, cité par l’agence de presse Interfax, que des «instructeurs privés et gouvernementaux» sont au Soudan pour des missions «de formation». Mais pour jeter le doute sur la présence russe au Soudan, des médias occidentaux ont vite sauté sur ces déclarations pour tenter d’accréditer la thèse que Moscou à envoyé à Khartoum ses «instructeurs» expressément pour sauver la tête de Omar El-Bechir qui est actuellement contesté par la rue. Il est loisible de constater que le retour de la Russie en Afrique dérange beaucoup.
Début janvier, le quotidien britannique The Times avait assuré que des «mercenaires russophones» aidaient à réprimer le mouvement de contestation à Khartoum, des affirmations rapidement démenties dans la presse russe par l’attaché de presse de l’ambassade russe au Soudan, Vladimir Tomski.
La semaine dernière, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a toutefois confirmé la présence au Soudan de mercenaires russes. «Selon nos informations, des représentants de sociétés russes de sécurité privées qui n’ont rien à voir avec les organes de l’Etat opèrent au Soudan», avait-elle déclaré à la presse. «Leur tâche se limite à la formation du personnel militaire et des forces de l’ordre de la République du Soudan», a-t-elle ajouté.
S. S.
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